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 Regardez qui le vent nous apporte | Daniel

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Lusitania J. Wendel
Lusitania J. Wendel
Queen of Heart
Deuils : 109 Enterré le : 06/08/2014 Job : Strip Teaseuse à Dark Paradise

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MessageSujet: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyDim 24 Aoû - 20:15



   
Le cœur de l'homme est son enfer.
ft. dan & lusi ۰ inconnu.

   


   Soirée de merde... Je m'étais levée relativement tard, aux alentours de 16 heures. J'avais pris une douche et je m'étais habillé pour aller faire un tour en ville. Je ne quittais que très rarement le quartier de Hilton Valley et j'espérais secrètement tombé sur Isaac à Sunset Avenue. Mais non, je n'avais pas croisé mon ami. Alors, j'étais rentré dans mon appartement pour regarder un film avant de partir travailler. Aujourd'hui, aucun enterrement de vie de garçon, juste une soirée relativement normale passée à danser et à s'effeuiller. Entre deux tableaux, je changeais de robe et je me surprenais à rêver à mon ancienne vie. Cette dernière me manquait alors que je partais une nouvelle fois sur scène. Même si la nouvelle Lusitania ne pouvait pas être victime de la nostalgie, l'ancienne qui ne demandait qu'à revenir avait un cœur réduit en miette. La façon dont les policiers m'avaient traité quand j'avais demandé à les rejoindre m'avait profondément meurtri. Je pensais à ça alors que le noir se faisait dans la pièce et que je recevais quelques pourboires directement dans le soutient gorge. J'allais retourner dans les coulisses quand on entendit une voix hurler dans la boite. Me retournant, je vis que c'était le lieutenant de police que je ne supportais pas. Je courus dans les coulisses prévenir les filles. Mais je me fis attrapé et plaqué au sol assez violemment. Le policier me bloqua les bras dans le dos et me remit sur mes pieds comme ci je n'étais qu'un simple fétu de paille. Il me conduisit dans les coulisses et me jeta dans un canapé, aux côtés de mes camarades strip teaseur. Les policiers fouillèrent les coulisses et tombèrent sur un sachet de cocaïne. Résultat, tout le monde fut embarqué au poste. J'eus juste le temps d'enfiler une robe de scène et une paire de plates-formes noire que j'étais menottée et conduite de force dans une voiture de police. Direction, le commissariat pour une garde à vue.

Seule dans une cellule, je comprenais ce que pouvais ressentir les coupables. Car je n'étais pas blanche comme neige dans tout cela. Mais que voulez vous... Quand on vous menace de vous virez du seul job que vous ayez trouvé, vous acceptez tout et surtout n'importe quoi. Parfois, je discutais avec ma voisine quand elle revenait de l'interrogatoire des policiers. A un moment, ce fut à moi d'aller en salle d'interrogatoire... Et autant vous dire qu'ils étaient musclés, les interrogatoires. Je me pris même une gifle pour avoir refusé de parler. Ma joue brûlante, je fus reconduite dans ma cellule. Je commençais à me dire que je préférais de loin mon boulot de strip teaseuse que celui de policière. Je ne voulais pas être de ceux qui extorquait des aveux. Je profitais d'une glace dans ma cellule pour regarder l'état de ma joue. Elle avait pris une couleur violette, signe que j'allais avoir un ecchymose. Soupirant, je me laissais tomber au sol et me recroquevillait sur moi même, les genoux sous le menton. Ma voisine me fit passer un chewing-gum que j'acceptais volontiers. La nuit fut longue avant que les policiers ne viennent nous dire que nous allions être confronté à un juge pour qu'il décide de notre sort. Je me réinstallais sur la petit couchette en bois qui traînait au fond de la cellule pour essayer de dormir un peu. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Je ne réussis pas à fermer l'oeil et je passais ma nuit à me tourner et à me lever pour marcher dans la cellule. Pas pratique avec la paire de chaussure que je portais. Alors que j'étais couché une nouvelle fois sur cette chose qu'ils osaient appeler un lit, un policier entra comme un fou furieux dans ma cellule pour me passer les menottes et me conduire dans le bureau du juge... Plus que quelques heures de torture et je serais peut être libre.

J'attendais dans le couloir pendant que le policier me présentait au juge. Je mastiquais toujours mon chewing-gum et je crus que j'allais m'étouffer avec quand le policier me présenta comme une simple marie-couche-toi-là. Je n'étais pas une prostituée, j'étais une strip teaseuse, c'était pas pareil. Je lui lançais un regard noir quand il revint dans le couloir. Il m'attrapa par le bras et me tira sans ménagement dans le bureau pour me forcer à m'installer dans le fauteuil. Il repartit, me laissant seul avec le juge. Je ne lui accordait aucun regard et m'occupais de regarder par la fenêtre tout en mâchant mon chewing-gum.

   

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Daniel J.S. Candel
Daniel J.S. Candel
Deuils : 35 Enterré le : 22/08/2014 Job : Juge

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 10:33


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

Les yeux rivés sur l’écran de mon ordinateur portable, les sourcils froncés, je bossais sur une nouvelle affaire à peine entamée. Une histoire d’agression dans la rue qui ne m’intéressait pas plus que ça, mais qu’on m’avait malheureusement attribuée. Par pitié, je n’étais quand même pas le seul juge en ville, si ? Je soupirai et fis courir mes doigts sur le clavier à toute vitesse, histoire qu’on en finisse. J’étais bien conscient qu’il fallait que j’étudie cette histoire à fond pour éviter de rendre un mauvais jugement, mais autant essayer de le faire très rapidement, dans la mesure du possible. Rien qu’en lisant un tant soit peu les versions des deux parties, j’arrivais à former dans ma tête une certaine conclusion, mais elle était trop floue pour que je puisse me baser dessus.

Depuis six heures du matin, j’étais installé dans le petit bureau qu’on m’avait attribué à mon arrivée. Au début, l’ambiance y avait été plutôt sinistre, parce qu’on ne peut pas dire que des murs vides en papier peint marron, un bureau en bois foncé et des fenêtres aux volets cassés étaient vraiment l’idéal pour que cet endroit soit un minimum attrayant. Du coup, un weekend, je m’étais amusé à faire de ce bureau quelque chose qui me ressemblait plus, qui me plaisait. Les volets avaient été remplacés par des stores gris à moitié transparents – et j’avais nettoyé les fenêtres, parce qu’elles étaient dans un état affreux – et même si je n’avais pas changé le bureau qui datait sûrement de l’an 1822, j’y avais déposé quelques petits objets de décoration ainsi qu’une fleur orange et jaune dont j’ignorais le nom, qui me faisait étrangement penser à un œuf, mais soit. J’avais accroché aux murs des tableaux colorés – pas les miens, je ne suis pas fou ! – et à défaut de posséder des photos de ma vie sur terre, j’avais fait un dessin de mes parents et moi à la plage, que j’avais déposé sur la grande armoire en fer hideuse.

Tout ça pour vous dire que l’endroit n’était toujours pas très accueillant, mais un peu plus qu’avant, on va dire. Ma concentration fut interrompue par l’arrivée d’un policier, qui m’annonça qu’ils avaient arrêté plusieurs personnes en boîte de strip-tease la veille au soir et que j’allais devoir m’occuper de leur cas, pour savoir si oui ou non ils seraient punis. Parce qu’avant d’écouter la version des policiers, il fallait que j’aie une discussion avec eux pour connaître leur version des faits. Après tout, ils avaient bien le droit de se défendre…

« Très bien, commençons, alors. » lui dis-je en hochant la tête, retenant un soupir.

Ce n’est pas que j’appréhendais le moment de parler à ces gens ou que ça m’ennuyait, juste que dans une boîte de strip-tease… Y’avait des gens douteux la plupart du temps. Des pervers, des filles droguées qui n’avaient que ce moyen-là pour survivre, et puis des gens qui s’étaient retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment et qui avaient été arrêtés avant même qu’ils aient fait quoi que ce soit. Le policier commença donc à me présenter la jeune femme que j’allais devoir interroger d’une minute à l’autre, mais il resta évasif. « Une prostituée trouvée en petite tenue, dont on ne connaît pas le nom. » Je lui lançai un regard froid, qui ne me ressemblait pas du tout, mais décrire une personne d’une telle façon était complètement inhumain. Surtout lorsqu’on ne connaissait même pas son nom. Lorsqu’il voulut continuer, je l’interrompis sèchement :

« Ca va, j’en ai assez entendu. Faites-la entrer. »

Il hésita un moment, puis sortit de la pièce et je jetai un coup d’œil par la fenêtre, le temps qu’il rentre. Des nuages noirs recouvraient le paysage et il s’était mis à pleuvoir, comme le jour de ma mort. Je me remémorai l’accident, tout en essayant de comprendre pourquoi le conducteur de la BMW avait fait ce qu’il avait fait. C’était complètement stupide, il n’y avait absolument aucune raison pour qu’il fasse cet écart. Je n’eus pas le temps de m’éterniser là-dessus, puisque le policier entra avec la jeune femme. Et lorsque mon regard se porta sur elle… mon cœur manqua un battement.

Ca ne pouvait pas être possible. Ca ne pouvait pas être elle. Elle était policière, quand même ! Je refusais de le croire. Et pourtant… Ses cheveux étaient un peu plus longs que dans mes souvenirs. Ses traits étaient fatigués, ennuyés. La robe qu’elle portait me fit détourner le regard pendant quelques secondes, fermant les yeux. Je la reconnaissais à peine. Et pourtant, elle était magnifique. Malgré toutes ces choses qui faisaient qu’elle avait mauvaise mine, elle restait la fille sublime qui m’avait tapé dans l’œil le jour de mon erreur la plus importante. Mon cœur battait à tout rompre et je peinais à respirer, mais il fallait que je me reprenne. Il fallait que je parle à Lusitania Wendel, comme j’avais prévu de le faire il y a des années de cela. Je n’avais jamais envisagé la possibilité que nos retrouvailles se passent comme ça, mais j’allais bien devoir m’y faire. Le regard rivé sur elle, je remarquai qu’elle ne m’avait pas encore reconnu, pour la simple et bonne raison qu’elle ne m’avait accordé aucun regard.

« Lusit… Mademoiselle Wendel ? » osais-je d’une voix plus rauque que prévu, qui se brisa à moitié en prononçant son nom de famille.

J’entrepris de fermer mon ordinateur, pour lui montrer que la conversation qu’on aurait n’avait aucun rapport avec son arrestation. Je restais sans voix, incapable de détourner mon regard de ces yeux qui reflétaient la fatigue, et qui m’avaient hanté pendant toutes ces années.

« Je… je suis tellement désolé. » lui dis-je dans un murmure, le regard presque affolé qui parcourait la pièce. Je le posai à nouveau sur elle, les sourcils froncés, incapable de trouver quoi que ce soit de correct à dire. Je passai une main dans mes cheveux, puis poursuivis tant bien que mal : « Je ne me suis jamais pardonné mon erreur… J’ai été complètement stupide. » je secouai la tête, puis ajoutai : « Le mot est bien trop faible. »


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Lusitania J. Wendel
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Deuils : 109 Enterré le : 06/08/2014 Job : Strip Teaseuse à Dark Paradise

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 12:48



   
Le cœur de l'homme est son enfer.
ft. dan & lusi ۰ inconnu.

   


   Non mais quelle nuit, je vous jure. Elle avait été longue et peu reposante entre les interrogatoires et la pseudo couchette qui se trouvait dans la cellule. Parfois, j'avais discuté avec mes camarades avant que les gardiens ne viennent nous ordonner le silence. Nan mais qu'est ce qu'ils croyaient ceux là? On allait pas passer plusieurs heures dans le silence le plus total... Déjà parce que c'était ennuyeux et puis, on était du genre bavarde, mes collègues féminines et moi même. Quand un des notre revenait d'un interrogatoire, on lui demandait comment il allait, si les flics avaient été violents... Ce qui était souvent le cas. Les policiers ne faisaient pas beaucoup preuve de compassion envers nous, le peuple de la nuit. Si nous avions eu un avocat, ce qui était normalement obligatoire si nous n'y avions pas renoncé, ils n'auraient pas osé lever la main sur nous. Nous aurions ainsi pu nous retourner contre eux, pour extorsion d'aveux par la force. Il était aux environs de six-sept heures du matin quand on vint me chercher pour passer le première devant le juge. Je n'étais pas très précise de l'heure car, après tout, je n'avais pas ma montre sur moi. Et il n'y avait pas de pendule dans cette cellule pourrie, qui sentait terriblement mauvais. Bref, je fus conduite dans le bureau du juge où on me présenta comme une vulgaire prostituée avant de me faire pénétrer dans le bureau du juge.

On me fit violemment asseoir sur une chaise aussi laide qu'inconfortable. Le policier repartit et je desserrais les dents, me remettant à mâchouiller mon chewing-gum, les yeux rivés sur la fenêtre. Alors que je ne m'y attendais pas, une voix résonna dans le bureau. Enfin, si, je m'attendais à cela... Mais pas à connaître la voix. C'était une voix que je n'avais pas entendu depuis un moment, pas depuis l'affaire qui avait signé mon arrêt de mort. Tournant les yeux, je vis que le juge qui allait déterminer ma peine n'était autre que le juge Candel, celui qui avait empêché l’incarcération de mon assassin. J'arrêtais de mâcher mon machin rose dépourvu de goût depuis bien quelques heures. Je lui aurais volontiers cracher mon chewing-gum à la figure s'il n'avait pas renchéri en me présentant ses excuses. Mon visage resta neutre mais mon cœur se serra. Il semblait vraiment sincère dans ses excuses. Mais la jeune femme qu'il avait en face de lui n'était plus la Lusitania qu'il avait connu. J'avais changé à cause de lui... Enfin, surtout à cause des flics qui avaient refusé que je rejoigne leurs rangs à ma mort. Donc, si, j'avais changé à cause de lui... S'il n'avait pas libéré le coupable, il ne m'aurait pas tué, je ne me serais pas trouvé ici et je ne serais pas devenu une strip teaseuse. CQFD. Soupirant, je secouais la tête.

« Juge Candel... Ca faisait un bail n'est ce pas? »

Enfin, d'après lui, ça faisait un bail. Moi, je l'avais revu le jour de sa mort vu que c'était ma faute. Enfin... Ce qui était fait était fait. On ne revient jamais dans le passé alors à quoi bon en parler? Je finis par cracher mon chewing-gum dans un coin de la pièce tout en reportant mon regard sur le juge, un regard noir, dénué de toute émotion. Je ne voulais lui présenter qu'une simple coquille vide et non pas la jeune femme torturée, tiraillée entre sa vie d'avant et sa mort de maintenant que j'étais réellement. Croisant vulgairement les jambes, je posais un de mes pieds sur son bureau.

« Bon, et si on attaquait ce pourquoi je suis dans votre bureau plutôt que de perdre notre temps en blablaterie d'un autre ordre? J'ai pas que ça à faire, voyez vous. Ah oui, et pour infos, on dit strip teaseuse et pas prostituée. Ça n'a rien à voir. »

Voilà, j'avais rétablit la vérité, tout en faisant comprendre au juge que je n'allais pas me laisser attendrir par ses excuses... Enfin, la guimauve qui me servait de cœur l'avait été mais hors de question que je le lui montre. Je m'étais endurci car les faibles de cœur et d'esprit sont ceux qui se faisaient manger les premiers. La vie à Hilton Valley était une course à la survie: manger ou être mangé. Personnellement, j'avais fait mon choix.

   

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Daniel J.S. Candel
Daniel J.S. Candel
Deuils : 35 Enterré le : 22/08/2014 Job : Juge

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 13:35


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

Je n’aimais pas la façon dont la police traitait les gens qu’ils arrêtaient. Après tout, ils étaient humains eux aussi, ils avaient juste sombré dans un monde qui leur faisait plus de mal que de bien, et une fois qu’ils s’y trouvaient, il n’y avait que très peu de chemins pour en ressortir. Parfois même, il n’y en avait plus, et ils mourraient sans avoir connu de vie normale, pensant qu’ils n’avaient qu’une seule option : vivre cette vie dangereuse qui ne les mènerait qu’à la mort. J’avais donc congédié le policier d’une phrase sèche, sans aucune sympathie. Ce mec était un égoïste, pas conscient de la belle vie qu’il avait, et plein de méprise pour les gens qui peinaient à rester en vie.

Et là… autant vous dire que je ne m’attendais pas à la suite. Mes retrouvailles avec Lusitania n’étaient pas censées se passer comme ça, elle n’était pas censée apparaître en robe moulante et hauts talons, mais plutôt en uniforme de flic, comme avant. Je n’avais aucune idée de ce qui avait bien pu lui arriver, pourquoi le changement était si radical. Par contre, il fallait que j’assure, cette fois. Que j’aie une discussion avec elle, pour lui présenter mes excuses, lui dire ce qu’il m’était passé par la tête au moment du procès et pendant toutes les années qui l’avaient suivi. La seule chose qui sortit de ma bouche était son nom, au début. Lorsqu’elle tourna le regard vers moi, elle arrêta de mâcher son chewing-gum et, avant qu’elle ait pu répondre quoi que ce soit, je m’excusai en avouant que j’avais été complètement con. Son visage neutre fit accélérer le rythme de mon cœur et une lueur d’incertitude traversa mon regard. Je ne savais pas ce qu’elle pensait, et ça me rongeait. Pourtant, sa voix rompit le silence et me fit l’effet d’une douche froide. Un mélange de déception, de colère, de mépris et de quelque chose qui ressemblait étrangement à de l’indifférence, mais je devais me tromper.

« En effet, oui. » lui dis-je d’une voix faussement calme, lorsqu’elle constata que ça faisait un bail.

Je ne savais pas quoi ajouter. Même si je n’avais pas peur de grand-chose, cette situation m’effrayait. Parce que je ne m’y attendais pas. Parce que j’avais peur de sa réaction. Parce que j’avais tenté d’imaginer ce moment pendant des années, et que je n’y étais pas parvenu. Parce que Lusitania ne semblait pas être celle que j’avais vue à l’œuvre quand j’avais vingt-trois ans. Trop concentré sur son regard pour le remarquer plus tôt, j’aperçus sa joue qui avait viré au bleu-violet, et cette vue me fit légèrement sursauter, imperceptiblement. Elle cracha son chewing-gum dans un coin de la pièce et je suivis son geste du regard, puis le posai à nouveau sur elle, pour finalement me lever. J’ouvris le réfrigérateur où se trouvaient une dizaine de canettes de boissons et en sortis un bloc de glace à utiliser en cas d’accident, que j’enroulai dans la serviette déposée sur l’évier accroché au mur, derrière mon bureau. Pendant que je m’exécutais, sa voix me parvint aux oreilles une nouvelle fois, froide et dépourvue d’émotion. Je me tournai vers elle et vis ses pieds posés sur mon bureau. Mais qui était-elle devenue ? Sans répondre quoi que ce soit, je m’approchai d’elle et me penchai, pour poser délicatement le bloc de glace sur sa joue.

« Je sais que c’est pas pareil. D’ailleurs, ce type, je le trouve pathétique moi aussi. » lui dis-je en désignant la porte d’un coup de menton, pour lui faire comprendre que je parlais du policier qui l’avait amenée dans mon bureau. Je fixai mon regard d’une certaine douceur sur elle, puis poursuivis : « Cette histoire peut attendre… de toute façon je vous donnerai raison, quoi qu’il arrive. » Comme j’aurais dû le faire il y a quatre ans, pensais-je encore, mais je gardais cette idée pour moi. « Vous ne savez même pas combien de fois j’ai prié pour pouvoir revenir en arrière, pour faire un autre choix. Le bon, cette fois… » Je fronçai les sourcils, le regard triste. « J’ai payé pour mon erreur, vous savez. Mais si vous voulez me rendre la vie difficile, je vous en prie. Je ne mérite que ça, de toute façon. »

Je me rassis sur la chaise derrière mon bureau et soupirai, regardant Lusi’ d’un air vraiment désolé. Je ne savais plus quoi dire ou quoi faire pour me faire pardonner. Je ne pouvais que faire des efforts et espérer qu’ils payent, même si ça semblait plutôt mal parti, pour le moment… Je n’étais déjà pas à l’aise avec les femmes en général, alors avec elle… Mais j’allais tout faire pour elle. Je ne l’avais jamais vraiment connue, mais je voulais absolument rectifier mon erreur. D’une voix douce, je tentai :

« Vous avez soif ? Ou faim ? J’ai pas grand-chose ici, mais si ça peut vous faire plaisir, alors… » Je haussai les épaules, impuissant. J’étais ridicule. Même pas capable de dire quoi que ce soit d’intelligent, de trouver les bons mots. « Enfin… je peux faire quoi que ce soit pour vous ? » tentai-je gentiment. Elle m’enverrait balader, c’est sûr. Mais tant pis. J’allais m’armer de patience, de compréhension, et tenter le tout pour le tout.



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Lusitania J. Wendel
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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 14:16



   
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   Franchement, revoir le juge Candel, c'était assez... Étrange, n'est ce pas? Surtout dans ce genre de moment, alors que j'étais en mode garce et que rien n'allait pouvoir m'en faire partir. Du moins, je le croyais. J'essayais de rester le plus neutre possible mais je devais dire que ses excuses m'étaient allé droit au cœur. Coeur que je pensais incapable de fonctionner à nouveau. Mais je devais rester forte, ne pas retomber dans la niaiserie qui avait été ma vie avant ma mort. Je me devais d'être forte sinon, j'allais me faire bouffer et je ne voulais pas cela. Je ne voulais pas à revivre l'humiliation que j'avais vécu à mon arrivée au poste de police quand j'étais venu rejoindre leur rang. Les voir me rire au nez en disant que les femmes étaient juste bonnes à rester à la maison s'occuper des enfants étaient pour le moins blessant et j'avais une envie de revanche. Mais le juge n'avait pas à souffrir de cette affaire. Je fus étonnée quand je le vis se lever pour aller chercher quelque chose dans le frigo. Je ne compris ce qui m'arrivait que lorsque je sentis de la fraîcheur sur ma joue endolorie. Alors là... Si je m'étais attendu à ça, je n'aurais pas fait la tête que je faisais actuellement. J'étais pour le moins étonné de ce geste sympathique de la part du juge. D'habitude, les hommes se contentaient de rire au nez des femmes comme moi quand elles étaient blessées. Je ne pus que rester sans réaction face à un preuve de gentillesse pareil. J'avais oublié ce que cela faisait d'être gentil. Enfin, j'avais toujours Isaac pour me le rappeler mais j'étais plus souvent une garce qu'une gentille alors ce genre de piqûre de rappel de la part d'un inconnu, cela faisait bizarre. Bon, Daniel n'était pas qu'un simple inconnu mais quand même. Je ne pouvais pas le qualifier d'ami. Peut être même que je ne pourrais jamais le qualifier ainsi. Enfin, laissons l'avenir là où il est et revenons à nos moutons. Je ne pus retenir un sourire quand il me parla du policier qui m'avait emmené ici. Pour une fois, nous étions d'accord Candel et moi. Marquez ça sur un calendrier avec une croix blanche, cela risque de ne pas se reproduire de si tôt.

Je ne pus me retenir un regard moqueur en sa direction quand il me dit qu'il m'aurait donné raison pour cette nouvelle affaire. Mouais... Enfin, il disait peut être la vérité. Sauf que je n'étais pas blanche comme l'agneau qui vient de naître dans tout cela. Mais ferme ta grande bouche Lusi', ça pourrait t'éviter des ennuis. Je haussais les épaules quand le juge reprit la parole en disant qu'il aurait aimé revenir en arrière et pouvoir faire un autre choix. Mais la vie ne le permettait pas. Nous devons vivre avec nos erreurs et apprendre à les accepter car on ne peut jamais changer le cours de notre vie. Il me proposa indirectement de lui pourrir la vie mais même si j'étais devenue une véritable garce, je n'étais pas non plus une salope. Le juge avait certainement payé son erreur de jugement et je n'allais pas en rajouter une couche. Au moment de ma mort, j'aurais tout donné pour le faire mais maintenant, mes envies de vengeance étaient moindres. Je ne dis pas pour autant que je refusais de lui faire quelques crasses si jamais il venait à m'ennuyer plus tard. Après tout, les excuses étaient présentées, je les avais accepté mais il allait me falloir un certains temps pour les accepter. Il retourna à son bureau et je posais ma main sur le bloc de glace pour le laisser encore un peu en place. Cela endormait la douleur qui irradiait de ma joue et c'était agréable. Il finit par me proposer quelque chose à boire ou à manger.

« Euh... Je prendrais volontiers un verre d'eau, s'il vous plait. »

Reportant mon regard devant moi, je vis que j'avais toujours les pieds sur son bureau. Me rendant compte de mon impolitesse, je les reposais au sol. Si mes parents me voyaient, jamais ils ne m'auraient reconnu. Reposant le bloc de glace par terre, je passais maladroitement une main dans mes cheveux. Il me proposait son aide ou quoi? Mais à quoi il pouvait bien m'aider? Je ne pouvais plus me sortir de l'enfer dans lequel j'étais tombée. Je savais trop de chose sur le trafic de drogue qui polluait la ville pour que le patron me laisse m'en aller aussi facilement. J'eus un regard triste envers le juge, première émission que je laissais filtrer après la surprise de tout à l'heure.

« Vous savez, il n'y a rien que vous puissiez faire. Si tant est que je veuille, je ne pourrais m'arracher à cette vie. Elle fait partie de moi désormais. Mais c'est gentil de me dire ça, Monsieur Candel. »

C'était pour le moins vraie. Me baissant, j'enlevais ma paire de plates-formes et reposais mes pieds nus sur le sol. Ce dernier était frais mais cela faisait du bien car les miens étaient en feu d'avoir été emprisonné dans une position peu naturel pendant des heures. Je tournais le regard vers la fenêtre pour regarder la pluie tomber. Tout était incroyablement calme. Je m'étais attendu à plus de méchanceté de ma part face au juge. Après tout, j'avais toujours pensé que lorsque je reverrais le jeune homme, je serais en position de force et pas conduite de force dans son bureau. Mais, allez savoir pourquoi, j'étais quand même contente de l'avoir revu. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en avais pas la moindre idée. Et je ne voulais même pas me poser la question de pourquoi j'étais contente de pouvoir parler avec lui. Il allait falloir que je me ressaisisse... Mais après tout, peut être étais je fatiguée de jouer les dures à cuire.

   

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Daniel J.S. Candel
Daniel J.S. Candel
Deuils : 35 Enterré le : 22/08/2014 Job : Juge

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 18:43


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

La façon dont elle restait neutre me faisait me sentir bizarre. Comment pouvait-elle ne rien ressentir du tout alors qu’elle se retrouvait face à moi ? Pas de colère, pas d’envies de vengeance, rien ? J’y comprenais que dalle, et son attitude me perturbait. Elle était à la limite du vulgaire et ça… ça ne m’allait pas du tout, mais c’est elle qui décidait, de toute façon. Je n’avais pas mon mot à dire, surtout après ce que je lui avais fait. Sans dire un mot, je me levai pour aller lui chercher de la glace, histoire d’atténuer un peu la douleur qui lui brûlait la joue. Ils n’y étaient pas allés de main morte, d’ailleurs j’allais leur en toucher deux mots. Ils n’avaient pas le droit de traiter une jeune femme comme ça, et ce n’est pas parce que son comportement ne leur plaisait pas qu’ils devaient se sentir obligés de la battre. C’est donc d’une douceur infinie que je lui posai le bloc de glace sur la joue, remarquant tout de suite son expression du visage étonnée. Je souris intérieurement, heureux de pouvoir lui faire un tant soit peu de bien.

Je me mis alors à lui parler, en lui disant que je n’appréciais pas non plus ce policier – chose qui la fit sourire, dieu merci – puis que ça ne servait pas à grand-chose qu’on parle de son arrestation, puisque de toute façon je comptais lui donner raison. Je ne savais pas ce qu’elle avait fait cette nuit-là, ni si elle y était vraiment pour quelque chose, mais je n’allais pas enquêter. J’avais abandonné l’idée d’un interrogatoire au moment même où elle était apparue devant moi, ayant trop peur d’être obligé de la punir une seconde fois. Ce que je faisais aurait pu me faire perdre mon boulot, mais personne n’en saurait rien, et c’était bien la moindre des choses. Lorsque je lui avouai que j’aurais aimé revenir en arrière, elle haussa les épaules. Elle n’avait pas l’air de beaucoup s’en faire, ou en tout cas elle ne le montrait pas. Finalement, je me rassis à mon bureau, pour enfin lui demander si elle voulait quelque chose à manger ou à boire. Il devait y avoir quelques Twix dans les tiroirs de mon bureau, et puis le frigo était rempli de boissons, donc il n’y avait qu’à demander. Sa réponse polie et gentille me surprit un peu, même si elle n’aurait peut-être pas dû. Elle ne pouvait pas être aussi vulgaire qu’elle le montrait, alors qu’elle me réponde de cette façon devait être normal… enfin, je n’en savais rien.  Alors que je me levais pour aller lui remplir un verre d’eau, je la vis reposer ses pieds au sol, un geste qui me rassura un peu. Son attitude de fille sans cœur n’était qu’un masque, à mon avis. J’ouvris donc une nouvelle bouteille d’eau plate bien fraîche et en versai une partie dans un verre, après m’être assuré qu’il soit bien propre. Bah oui, quand même, ça aurait été franchement ridicule de ma part de lui offrir un verre sale… Je me dirigeai à nouveau vers mon bureau et déposai le verre juste devant elle.

« S’il vous plaît. Autre chose ? » lui demandais-je avec un petit sourire hésitant aux lèvres, que certaines filles trouvaient craquant, même si je ne savais franchement pas en quoi il l’était.

Je la vis poser le bloc de glace à côté d’elle, puis elle passa une main dans ses cheveux, tandis que je suivais son geste du regard. Elle était tellement belle. Son regard sombre, ses cheveux parfaits même après une nuit dans une cellule pourrie… Comme la première fois, elle m’impressionnait. Je finis par lui demander si je pouvais faire quoi que ce soit pour elle, parce que c’était la seule chose qui m’était venue à l’esprit pour essayer de me faire pardonner. Elle porta son regard sur moi et j’y lus une certaine tristesse qui me brisa le cœur, et ce qu’elle me dit ensuite m’acheva. C’était ma faute si elle avait une vie pareille, désormais. C’est moi qui avais fait le mauvais choix. Moi qui l’avais assassinée. Un frisson me parcourut le dos à cette idée. Ce n’était pas la première fois que j’y pensais, mais bien la première fois que j’y pensais en sa présence.

« Je peux vous aider. » commençais-je doucement. « Vous pensez ne pas être capable de changer de vie, mais vous le pouvez, c’est juste que vous avez besoin de quelqu’un à vos côtés. » Je m’interrompis, réalisant que mes paroles étaient un peu envahissantes. « Enfin… Ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire. Simplement que je serais prêt à tout pour vous sortir de là. C’est la moindre des choses, et puis ce serait avec plaisir. » Je détournai le regard en direction de la fenêtre, puis poursuivis : « Désolé, je suis oppressant. » A nouveau, mon regard clair se porta sur elle. « C’est juste que je suis persuadé que tout peut s’arranger… Pour peu que vous vouliez de mon aide. »

Ce qui m’aurait étonné. Mais je pouvais toujours essayer, n’est-ce pas ? Je partis me servir une cannette de bière, que je bus à moitié, d’une seule traite, tout en m’adossant à ma chaise. Soudainement, je sortis de mes rêveries et m’emparai d’un stylo ainsi que d’une feuille de rapport, que je me mis à remplir rapidement, de mon écriture peu soignée. Fallait pas qu’on s’éternise de trop, sinon les policiers allaient se demander quoi, et très peu pour moi d’éveiller leurs soupçons. Je remplis la feuille en silence, concentré, mais le cœur toujours en train de battre à deux cent à l’heure. Je n’étais toujours pas plus à l’aise avec elle, et ça n’était pas près de s’arranger… Une fois tout terminé, je signai et tournai la feuille, pour la glisser vers Lusitania, y déposant aussi mon stylo pour qu’elle signe à son tour. Un léger sourire aux lèvres, je récitai, connaissant par cœur ce que j’avais marqué comme conclusion :

« Après interrogatoire, je soussigné Daniel John Samuel Candel, déclare mademoiselle Lusitania Wendel innocente et autorisée à quitter le commissariat. »




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Lusitania J. Wendel
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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyLun 25 Aoû - 20:30



   
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   J'étais fatiguée, fatiguée de cette vie miséreuse à toujours chercher un nouveau payer le loyer d'un studio minable. Mais je me devais de ne rien montrer. J'avais toujours été forte, aussi bien dans la vie que dans la mort. Je n'avais pas sourcillé quand celui qui deviendrait mon assassin avait été libéré. Cela ne m'avait pas empêché de craquer quand l'équipe était rentré à Washington. Mais j'étais seule dans mon appartement à ce moment là. Je ne montrais jamais mes émotions devant les autres. Enfin, pas des émotions qui pourraient me mettre en danger. En tout cas, être face au juge me mettait dans tous mes états. Je n'arrivais pas à rester vulgaire et provocatrice avec lui, comme avec Isaac. A croire qu'il réussissait à faire fondre ma carapace de glace qui me séparait du monde. Un monde que je m'efforçais à garder loin de moi. En tout cas, les retrouvailles avec le juge prenaient un tour plus agréable que ce à quoi je m'attendais. Savoir qu'il me donnait raison sans même m'interroger me laissa perplexe. Faisait il cela en souvenir de la fois où il avait donné tord au FBI, et donc à moi? Je ne savais pas mais cela m'arrangeait. Je n'avais pas envie de retourner croupir dans une cellule. Je finis par accepter de boire quelque chose mais je ne pouvais rien avaler. J'en profitais pour reposer mes pieds au sol avant de passer une main dans mes cheveux. Je finis par prendre le verre d'eau posé devant moi et en bu une gorgée, chose qui me fit le plus grand bien. Soupirante d'aise, je m'adossais à nouveau à la chaise, le verre entre les mains.

Je m'attendais à tout sauf à ce qui allait suivre. Alors que je reposais le verre, vide cette fois, sur le bureau, le juge me proposa son aide en ajoutant que j'avais besoin de quelqu'un à mes côtés. J'évitais de regarder vers le juge sinon j'aurais rougis. Jamais personne n'avait voulu m'aider... Isaac ne comptait pas car jusqu'à récemment, il ne savait pas comment je vivais. Mais venant de quelqu'un qui se pensait responsable de ma nouvelle vie, c'était peut être une réaction logique. Oui, j'ai bien dit 'qui pensait'. Après tout, Daniel n'était en rien responsable de cela. Enfin, en partie. Mais la grosse faute revenait aux policiers qui m'avait envoyé bouler comme ci je n'étais qu'une pauvre folle de vouloir rejoindre leurs rangs. Fixant mes mains croisées sur mes genoux, j'écoutais toujours le juge, sans réagir. Allais je accepter son aide? Pas la moindre idée... J'avais encore du temps pour y réfléchir. Mais les filles de la nuit ne deviennent pas des princesses juste parce qu'elles ont reçu de l'aide... Regardez cette pouffiasse de Cendrillon, elle avait eu l'aide de sa marraine et des souris... Hors, je n'avais ni l'un ni l'autre... Et puis, Cendrillon n'était qu'un conte de fée. Ce genre d'histoire n'existe pas dans la vraie vie. Je reportais mon regard sur le juge quand ce dernier attrapa soudain un stylo et se mit à écrire sur une feuille. Pendant qu'il faisait son manège, je me surpris à rêvasser en regardant par la fenêtre. Depuis combien de temps n 'avais je pas fait cela? Au moins depuis que j'étais devenue strip teaseuse. Ce qui remontait à un certains temps. Je ne repris pieds avec la réalité que lorsque le juge prit la parole. Il me signifia ma remise en liberté et je ne pus retenir un sourire. J'étais libre de partir et de retourner chez moi.

Je me levais donc en le remerciant avant de remettre ma paire de chaussures. Je sortis du bureau du juge et passais crânement devant le policier qui m'avait emmené ici. Ce dernier ne daigna pas s'excuser de la façon dont il m'avait traité mais de cela, je me fichais pas mal. Je ne pus aller voir les autres filles qui étaient toujours en cellule et je fus reconduite dehors, sous la pluie alors que je n'avais même pas une veste et que mon appartement était de l'autre côté de la ville. La route allait être longue. Après environ quarante minutes de marche, j'arrivais à mon appartement où je m'effondrais directement sur le canapé pour dormir longtemps. Il était environ treize heures quand je me réveillais. Je fus obligé de descendre à la boite pour faire un compte rendu à mon patron. Ce dernier me félicita de n'avoir pas parlé... Si seulement il avait su que je n'avais pas été interrogé... Mais je n'allais pas balancer que le juge Candel ne m'avait pas posé une seule question sur le pourquoi je me retrouvais dans son bureau. Retournant dans mon appartement, je me fis à manger avant de me poser devant la vieille télé qui traînait dans la pièce. Mais je n'arrivais pas à oublier la proposition du juge Candel. Accepterait il toujours de m'aider? Je ne voyais pas pourquoi il reviendrait sur ses positions. Décidé à reprendre notre conversation, je fis un détour par ma chambre pour me changer et enfiler un pantalon avec une chemise blanche. J'étais classe habillée ainsi. Enfilant une paire de chaussures plates, je pris le bottin pour trouver l'adresse du juge. Une fois l'adresse trouvée, je commandais un taxi pour me rendre sur Sunset Avenue.

Le taxi me déposa vers dix sept heures devant l'immeuble où vivait le juge. Il vivait dans un beau quartier et j'avais l'impression de faire tâche dans le décor. Une sensation étrange et peu agréable. J'avais l'impression que les personnes qui passaient devant moi savaient qui j'étais réellement, que je ne pouvais rien cacher. La pluie tombait toujours et je me précipitais jusqu'à l'interphone pour trouver l'appartement de Daniel, espérant qu'il soit rentré. J'eus beau sonné, le juge n'était pas encore rentré. Je m'assis donc sur les marches, bien décidé à attendre ici pour être sur de ne pas rater le jeune homme. L'interphone était à l'abri mais je me recevais quand même des gouttes de pluie. Heureusement que j'avais eu la bonne idée de mettre une veste en partant de chez moi.

   

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Daniel J.S. Candel
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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMar 26 Aoû - 10:40


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

Je ne savais pas si j’agissais de la bonne façon avec Lusitania. La seule chose dont j’étais sûr, c’était que son comportement avait changé depuis le début, en bien. Et c’était loin de me déplaire, d’ailleurs ça aurait même eu tendance à me mettre moins mal à l’aise si seulement il ne s’agissait pas de la fille que j’avais assassinée. Je lui avais donc offert un verre d’eau, qui avait semblé lui plaire, puis je lui avais proposé mon aide pour qu’elle puisse vivre une vie plus normale, mais je n’avais reçu aucune réaction. Ca me déstabilisait un peu, mais tant pis, je savais que nos retrouvailles n’allaient pas être des plus simples et que j’en ressortirais des doutes pleins la tête. Vu qu’elle ne m’avait pas répondu, j’avais entrepris de remplir la feuille qui lui permettrait de sortir sans aucune sanction, comme je l’avais prévu depuis le début, en la voyant. Je la lui tournai une fois que j’eus terminé, récitai à haute voix ma conclusion, et surpris un sourire qui me semblait sincère sur son visage. Ca, ça me plaisait énormément. Je le lui retournai donc, la laissai signer, puis elle se leva, me remercia – remerciements que j’aurais voulu décliner puisque c’était un geste qui m’était venu naturellement, mais elle ne m’en laissa pas l’occasion – puis s’éclipsa aussi vite qu’elle n’était arrivée.

Pendant plusieurs secondes après son départ, je fixais la porte, encore un peu sonné par tout ce qu’il venait de se passer. Je jetai un coup d’œil à l’horloge accrochée au mur. Elle était restée quoi, un quart d’heure, même pas ? Je soupirai au moment où je réalisai que c’était peut-être la dernière fois que je la voyais avant un bon bout de temps. Maintenant, au moins, je savais où elle se trouvait, et les boîtes de strip-tease n’étaient pas très nombreuses en ville, d’ailleurs il n’y en avait qu’une à mon avis, même si j’ignorais tout de ces trucs-là. Il ne suffirait que de me rendre à Hilton Valley… Une idée qui ne m’enchantait guère, mais je voulais bien risquer le coup pour elle. Après tout, je lui avais dit que je l’aiderais, et les efforts devraient donc venir de moi.

La journée fut longue. Terriblement longue. J’avais beau adorer mon boulot en temps normal, là c’était plus pénible qu’autre chose. J’avais rencontré d’autres filles, des amies de Lusitania, que j’avais été obligé d’interroger malgré tout. L’injustice pour un juge, y’a pas pire, mais je l’avais fait pour elle, rien que pour elle. J’avais dû les forcer à ne parler que d’elles, à ne pas mentionner les noms de leurs copines, parce que je savais que j’y retrouverais forcément le nom de Lusi’, et je refusais. Alors elles m’avaient parlé de ce qu’il s’était passé. J’en avais libéré certaines sans faire d’histoires, j’en avais puni d’autres, mais je n’avais jamais, au grand jamais été détestable ou incompréhensif. Maintenant que je savais qu’une fille élégante pouvait devenir strip-teaseuse dans un bar douteux, je n’éprouvais que de la compassion envers ces jeunes femmes qui avaient encore toute une vie devant elles.

Une fois les interrogatoires terminés, j’avais continué à bosser sur l’affaire de l’agression, qui avait rapidement réussi à me mettre sur les nerfs. C’était complètement stupide d’être obligé de rédiger un rapport entier là-dessus alors que je voyais déjà qui était le coupable. Mais soit, c’était mon boulot, et je ne pouvais négliger aucune preuve. Pourtant, mon esprit divaguait souvent, et la joue bleutée de mon interlocutrice du matin me hantait l’esprit, comme son visage l’avait fait pendant toutes ces années où je l’avais crue morte pour de bon, alors qu’elle menait une vie pourrie dans un monde qui n’était pas le nôtre.

C’est vers quatre heures et demie que je fermai à clé la porte de mon bureau, veste à la main, pour me diriger vers ma Mustang. Cette journée était enfin terminée. Une fois assis derrière le volant, je soupirai, jetai un dernier coup d’œil à mon téléphone, puis mis le moteur en marche et me dépêchai de rejoindre mon loft à Sunset Avenue. J’avais besoin de me changer, j’avais besoin de manger et de dormir, même si en général, dormir longtemps ne me ressemblait absolument pas. La journée m’avait achevé, et les témoignages de ces filles me trottaient dans la tête. La façon dont elles étaient traitées… c’était abominable. Les sourcils froncés, je conduisais le plus rapidement possible, respectant pourtant les limitations de vitesse. Un juge hors-la-loi, c’est un peu ridicule, vous ne trouvez pas ? Une fois arrivé, je garai ma voiture dans la rue, un peu plus loin, puisque des voitures que je ne reconnaissais pas avaient eu la merveilleuse idée de se garer juste devant mon immeuble. Les invités d’un voisin d’en face, un truc comme ça. Voilà encore quelque chose qui me fit soupirer, mais soit, je ferais avec.

N’ayant pas de capuche, je me hâtai hors de ma voiture pour rejoindre mon immeuble au pas de course, grimaçant un peu à cause de la pluie glaciale qui l’était encore plus à cause des bourrasques qui me décoiffaient de façon affreuse. Une fois arrivé, je grimpais les marches et aperçus une jeune femme assise sur celle d’en haut. En reconnaissant Lusitania malgré le fait qu’elle soit recroquevillée sur elle-même pour éviter de prendre trop de pluie, mon cœur s’accéléra une nouvelle fois. Pourtant, je ne pus retenir un léger sourire tandis que je m’approchais d’elle.

« Mademoiselle Wendel ! » lui lançais-je sur un ton avenant, presque joyeux. Je me postai à côté d’elle et attendis qu’elle se lève, tout en lui disant : « Quelle idée d’attendre sous la pluie ! Entrez, on va trouver de quoi vous réchauffer. »

Ce côté serviable était tellement naturel que mes paroles sortaient toutes seules, sans même que j’aie à y réfléchir. J’ouvris donc la porte de l’immeuble à l’aide de mes clés et lui tins la porte pour qu’elle entre avant moi. Je la suivis, refermai la porte derrière moi, puis appuyai sur le bouton de l’ascenseur. Les escaliers étaient peut-être un peu plus rapides pour monter jusqu’au deuxième étage, mais très peu pour moi l’idée de la crever alors qu’elle attendait sous la pluie depuis je-ne-sais combien de temps. En attendant l’ascenseur, je me tournai vers elle et lui demandai dans une moue désolée :

« Je suis désolé de vous avoir fait attendre… Vous étiez là depuis combien de temps ? »

Parce que bon, si ça faisait une heure, je m’en serais voulu… L’ascenseur émit un petit bruit et les portes s’ouvrirent. Encore une fois, je la laissai passer devant. Bon, par contre, le côté gentleman, j’allais devoir le travailler parce que tenir la porte à une fille c’était la base, mais après… Fallait faire quoi, après ? Lui offrir quelque chose à boire, c’est ça ? Mais si elle n’avait pas soif ? J’appuyai sur le bouton du deuxième étage, perdu dans mes pensées, et la seconde ouverture des portes me sortit de mes rêveries. J’avançai donc un peu dans le couloir, puis m’emparai une nouvelle fois de mon trousseau de clés pour ouvrir la porte du loft numéro vingt-quatre. Il n’y avait pas réellement vingt-quatre lofts dans l’immeuble, mais les propriétaires avaient dû trouver ça drôle de choisir leurs propres numéros. Enfin soit. J’appuyai sur l’interrupteur et la lumière s’alluma dans chaque pièce du premier étage, dévoilant le côté moderne, certes un peu froid mais agréable quand même de mon chez-moi.

« Bienvenue ! » lui lançais-je joyeusement. Me souvenant tout à coup de ce que mon père m’avait raconté un jour, j’entrepris de prendre sa veste à Lusitania, l’accrochant au porte-manteau, puis je fis la même chose avec la mienne. Tout en m’avançant vers la cuisine, nous passâmes tous les deux devant le salon et je lui désignai donc le canapé en tissu rouge avec les petits coussins blancs et gris posés dessus. « Faites comme chez vous, surtout. Vous voulez boire quelque chose ? » lui proposais-je gentiment, mon petit sourire ‘craquant’ aux lèvres.

Après avoir entendu sa réponse, je lui servis ce qu’elle voulait et me fis un café, posai le tout sur un petit plateau et d’une main, j’ouvris une armoire dans le salon pour en sortir une couverture noire en tissu tout doux, vous voyez le truc ? Je déposai le plateau sur la table basse devant elle, puis je passai la couverture autour d’elle d’un geste protecteur mais un peu maladroit malgré tout. Comment vous dire que je n’avais vraiment, vraiment pas l’habitude de faire ce genre de choses ? Je m’assis alors à côté d’elle, pris une gorgée de mon café, puis lui demandai :

« Alors, qu’est-ce qui vous amène ? » Je portai mon regard sur la couverture, puis ajoutai encore : « Vous me dites si vous avez besoin d’autre chose, surtout. N’hésitez pas. »



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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMar 26 Aoû - 12:39



   
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   Je n'arrivais pas à croire que j'allais accepter l'aide de quelqu'un. Surtout quand on savait qui était le quelqu'un en question. Daniel Candel... J'avais hésité un moment avant d'appeler le taxi et même quand je fus en chemin pour Sunset Avenue, l'envie de rebrousser chemin avait plus d'une fois faillit m'envahir. Le taxi me déposa devant l'immeuble où le juge habitait et la peur d'être surprise par un des dealers du patron manqua de me faire partir, de retourner à Hilton Valley. Mais je réussis à contenir ma peur pour aller m'asseoir sur les marches de l'immeuble. J'attendis à peine dix à quinze minutes avant d'entendre une voix m'appeler. Relevant la tête, j'aperçus le juge Candel un peu plus loin, le sourire aux lèvres. Un sourire communicatif car je sentis mes lèvres former un semblant de sourire. J'étais trop frigorifiée pour sourire réellement. La pluie et le vent allait me faire tomber malade si cela continuait. Et dire qu'on était censé être en été. L'été, c'était pas la pluie et le froid, c'était le soleil et la chaleur... A croire que la météo était détraquée ici même. Le juge lança que je n'aurais pas du attendre sous la pluie. Je ne pus retenir une moue moqueuse. J'étais en rien responsable si j'avais du attendre dehors. J'avais sonné chez lui mais il n'avait pas répondu et personne n'était sortie du bâtiment qui aurait pu me permettre d'aller me mettre au chaud. Les bras serrer autour de moi, j'entrais dans le bâtiment où une douce chaleur me réchauffa. Dan eut alors la bonne idée d'appeler l'ascenseur. Bonne idée car déjà, je ne savais pas quel était l'étage où habitait le juge et puis, j'étais encore fatiguée de ma nuit passée au poste. Le juge me demanda si j'attendais depuis un moment quand il était arrivé. Préférant lui mentir pour qu'il ne se sente pas coupable, je lui répondis que je venais de m'asseoir quand il était arrivé avant de m'engouffrer dans l'ascenseur.

Une fois au bon étage, le deuxième pour être précise, J'entrais dans un loft sobre mais accueillant. La décoration était un peu froide mais le loft était quand même plus personnalisé que mon minable petit studio. Alors que Daniel partait en direction de la cuisine, il me désigna le canapé qui trônait dans le salon. Un beau canapé rouge qui avait l'air bien plus confortable que mon clic-clac qui servait de canapé et de lit d'appoint quand une de mes collègues voulaient dormir dans mon studio. M'installant sur le canapé, je commandais un chocolat chaud. Il faisait doux dans le loft mais mes minutes passées sous la pluie m'avaient réellement glacé jusqu'à la moelle. Je me permis d'observer l'intérieur du logement de l'homme qui m'accueillait gentiment chez lui. Je devais vous dire quelque chose... Je ne me sentais pas à l'aise ici. J'avais l'impression de faire tâche dans ce décor trop soigné. Car, même si j'avais revêtit les habits que je m'étais acheté avant d'être ce que je suis, cela n'enlevait rien au fait que j'étais une strip teaseuse. J'allais avoir du mal à me défaire de cette image. Je fus tiré de mes réflexions par le bruit du plateau qui se posait sur la table basse. J'allais prendre le chocolat que Daniel m'avait fait quand je sentis une douce chaleur se répandre dans mon corps alors qu'une couverture toute douce se posait sur mes épaules. Je fermais les yeux en soupirant, serrant la couverture un peu plus contre moi. Il allait qu'il fasse attention, j'allais finir par prendre goût à ses petites attentions s'il continuait. Je pus prendre une gorgée de chocolat pendant que le juge me demandait ce qui m'amenait ici. Prenant le temps de savoir cette gorgée qui me réchauffait de l'intérieur, je finis par reposer la tasse sur la table basse. M’éclaircissant la voix, je ne savais même pas par quoi ni même comment commencer. Mais il allait falloir que je le fasse.

« Je sais que la police essaye de démanteler le réseau de drogue qui passe par la boite où je travaille. C'était pas ma première visite au poste... Première fois que je passais devant un juge mais pas première fois que je passais une nuit en garde à vue. Ils n'ont jamais rien réussi à tirer de nous, les filles, car ils étaient vulgaires et très peu sympathiques avec nous. Et puis, le patron de la boite est du genre peu avenant avec celles qui balancent. » Je fis une courte pause pour remettre mes idées en place et prendre une gorgée de la tasse fumante devant moi. « Mais je sais aussi qu'à ne pas se bouger les fesses, on reste dans la même merde. J'ai bien réfléchit et ce n'est pas ce que je veux. Et le seul moyen de changer de vie est de faire fermer la boite et donc de faire tomber le patron pour trafic de drogue. »

La suite, je ne savais pas comment l'annoncer au juge. Le seul moyen pour faire tomber le patron, c'était qu'une des filles deviennent indic pour les flics. Un rôle dangereux mais qui pouvait servir pour après, quand le réseau sera tomber. Sauf qu'il ne fallait pas qu'elle se fasse prendre. Toutes les filles connaissaient le patron et m'avaient mise en garde à mon arrivée. Avec lui, il fallait marcher droit sinon, on finissait avec une paire de chaussures en béton pour aller faire un tour dans le fleuve de la ville. Oui, cela pouvait paraître rapide comme prise de décision mais j'avais souvent penser à ce que je pourrais faire si j'avais une autre vie, une vie loin du monde de la nuit et de la drogue. Non pas que je sois une droguée, je n'aurais jamais touché à ça. Mais je connaissais le nom des fournisseurs et des dealers sous les ordres du patron car je faisais parfois l'intermédiaire mais aussi parce que j'avais les oreilles qui traînaient un peu trop souvent là où il ne fallait pas.

« Vous devez vous dire que c'est rapide comme choix mais non. Je n'ai fait que réfléchir à ça depuis notre entrevue de ce matin et... Votre proposition de m'aider. Cela m'aiderait beaucoup de savoir que je peux encore servir à la justice alors que je sais qui tirent les ficelles du plus gros trafic de drogue de la ville. »

   

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Daniel J.S. Candel
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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMar 26 Aoû - 15:51


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

Elle n’était pas assise sur les marches devant mon immeuble depuis longtemps. Je soupirai en hochant la tête, soulagé. Pourtant, elle avait l’air frigorifiée, mais on allait y remédier rapidement : j’avais de quoi la réchauffer dans mon loft. En attendant l’ascenseur, je remarquai aussi sa joue d’un bleu vif, une vue qui me fit faire une moue embêtée. J’avais beau avoir mis de la glace dessus le matin même, ce n’était pas très beau à voir, au contraire. Un sentiment de culpabilité m’envahit, même si je n’aurais pas su dire d’où il venait. J’avais honte pour ces policiers, qui n’étaient même pas capables d’interroger des filles de manière calme et adulte. Elle resta silencieuse tandis que je la guidais jusque chez moi, faisant tout mon possible pour paraître gentleman. C’était un côté que je ne possédais pas, mais autant essayer, je n’avais rien à perdre, n’est-ce pas ? Je lui offris donc un chocolat chaud fumant, accompagné d’une petite barre de chocolat Côte d’Or qui, j’espérais, lui ferait plaisir. Oui, je faisais très gaffe à ce que je faisais, ça c’est sûr, mais je voulais absolument qu’elle sache que je n’étais ni un imbécile, ni un traître comme elle avait sûrement pu le croire avant le moment où nous nous étions revus.

Une fois le café et le chocolat servis, je piquai une couverture dans l’armoire et la passai autour de Lusitania, qui soupira en fermant les yeux. Le silence qui régnait ne me dérangeait pas plus que ça, finalement, au moins ça m’évitait de dire des conneries, parce que ça, ça me connaissait ! Je me posai à côté d’elle et pris une gorgée de café, qui me réchauffa d’un seul coup. Elle but elle aussi une gorgée de sa tasse, puis la reposa sur la table basse, ce qui m’incita à faire de même. Elle réfléchit pendant quelques secondes, puis prit la parole et tout en l’écoutant, je passai une main dans mes cheveux humides. Ce qu’elle était en train de m’annoncer me surprit, et je restais sans voix jusqu’à la fin de sa tirade. Elle voulait trahir son patron pour sortir de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait. Je m’accordai un petit temps de réflexion, puis lui répondis d’une voix douce, la mine sérieuse :

« Merci de m’avoir parlé de tout ça. » Je penchai un peu la tête sur le côté, puis lui demandai : « Par contre, vous êtes sûre que c’est bien votre patron le responsable du trafic de drogue ? Parce que je ne peux pas m’attaquer à lui sans avoir certaines certitudes. Ce n’est pas que je ne vous crois pas, au contraire, c’est juste que pour votre bien, et le mien au passage… » lui dis-je dans un léger sourire, « Il me faut certaines preuves avant de pouvoir l’accuser de quoi que ce soit. »

Sinon, le patron risquerait de se retourner contre nous, et ce serait une très mauvaise chose, autant pour Lusitania que pour moi. Je pris une nouvelle gorgée de café, réfléchissant à un moyen de le piéger, de trouver des preuves convaincantes qui m’aideraient à gagner la bataille. Parce que j’avais beau être juge, cette fois, j’allais me retrouver dans une des équipes, et non pas dans ma toge en train de décider du coupable. Je passai mes mains autour de ma tasse histoire de les réchauffer et, quand la jeune femme reprit la parole, je me reconcentrai sur elle, l’écoutant attentivement. Elle n’avait pensé qu’à ça depuis nos retrouvailles ? Cette idée me perturba un peu, parce que le fait qu’elle accepte mon aide, je ne m’y attendais pas du tout. Sa dernière phrase m’arracha un sourire reconnaissant, et je ne me fis pas prier pour répondre.

« Je suis vraiment heureux que vous acceptiez mon aide, parce que je vous assure que je peux vous sortir de là. Il faudra qu’on se batte et je ne peux pas vous assurer qu’on en ressortira indemnes, mais je serai avec vous jusqu’au bout. J’ai vu assez d’avocats à l’œuvre pour comprendre comment convaincre un juge, ce qui nous donne une longueur d’avance. » Je hochai la tête, réfléchissant à nouveau. « Vous avez une idée de par où commencer ? Vous connaissez mieux que moi cet environnement et… » Je m’interrompis en réalisant que mes paroles pouvaient paraître blessantes, et me rattrapai tant bien que mal : « Excusez-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire, simplement que… » Que quoi, hein ? « Que je n’ai jamais rencontré votre patron et que je n’ai aucune idée des réactions qu’il pourrait avoir. »

Pfiou, c’était moins une. En espérant qu’elle ne le prenne pas mal quand même, sinon j’allais passer pour l’abruti indiscret sans le moindre tact. Je repris rapidement une gorgée de café, tout en regardant Lusitania d’un air innocent. Soudainement, une idée me passa par la tête… Une idée qui ne plairait pas beaucoup à l’ancienne flic. Pourtant, je ne pouvais pas la lui cacher et je lui annonçai donc d’une voix prudente :

« Par contre, il faudra que vous fassiez confiance à certains policiers… Et que vous me fassiez confiance, pour commencer. » Je fis une pause, puis poursuivis : « Je comprendrais que ça soit quelque chose d’inimaginable pour vous, mais… » Je haussai les épaules et posai un regard doux sur elle. « C’est le seul moyen, je pense. Et pour les policiers, j’en connais quelques uns dignes de ce nom, il n’y en a pas beaucoup dans le coin mais je sais qui accepter dans notre équipe pour que tout se passe au mieux. »

Je m’aventurais en terrain miné, là. Si jamais elle détestait trop les policiers pour accepter de faire confiance à l’un d’entre eux, je ne serais pas capable de l’aider. A deux, nous étions déjà relativement forts puisqu’elle avait les infos et moi le pouvoir, mais du soutien ne serait vraiment pas de trop. Pourtant, c’était à elle de décider, parce qu’elle faisait encore et toujours ce qu’elle voulait… Je finis ma tasse de café et partis la déposer dans l’évier, de toute façon je n’allais pas m’amuser à faire la vaisselle alors que j’étais en compagnie de la seule personne que j’avais rêvé de revoir pendant toutes ces années. Je partis me rasseoir aux côtés de Lusi’, hésitai un instant, puis lui posai la même question que ce matin, mais dans un autre contexte, cette fois :

« Et, si on oublie cette histoire de boîte et de patron… Il n’y a vraiment rien que je puisse faire pour vous ? Pour vous aider à vous sentir mieux le temps qu’on règle cette affaire ? » Je fis une pause, puis, dans un sourire innocent, je poursuivis : « Comme… de la crème pour votre joue ou… des pâtes au saumon faites par le juge Candel himself ? »

Je souris de plus belle, sourire qui révéla mes pommettes longeant mes joues. C’était bien la première fois que j’osais dire des conneries en présence de Lusitania… Mais bon, j’avais sûrement besoin d’une atmosphère plus détendue, et puis moi je crevais de faim, mine de rien ! Il avait beau être tôt – même pas six heures du soir – je n’avais aucun problème à cuisiner un plat pour deux. Surtout si ça me permettait de passer un peu plus de temps avec elle…



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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMar 26 Aoû - 18:53



   
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   Je devais dire que la compagnie du juge n'était pas désagréable et même très agréable. J'étais loin de m'être imaginé le jeune homme comme cela et c'était une agréable découverte. Et puis, son appartement était sobre mais le peu de décoration qu'il y avait avait été choisit avec goût. Une fois assise dans le canapé et mon chocolat commandé auprès du jeune homme, je réfléchis un court instant à ce que j'allais lui dire. Pendant ce temps, Dan m'avait apporté mon chocolat avec, ôh surprise, une barre de chocolat. Mon péché mignon. Comment pouvait il savoir ça? Nous n'avions jamais parlé ensemble avant ce jour. Peut être étais ce juste un réflexe ou le fait qu'il sache que quasiment toutes les femmes aimaient le chocolat. Personnellement, c'était ça, ma drogue. Je me shootais au chocolat plutôt qu'à ce qu'on trouvait dans la rue. C'était moins dangereux, si on en abusait pas, et surtout plus agréable. Un petit morceau de chocolat et la journée repart. Oui, je fais des rimes, cela m'arrive. J'acceptais volontiers la couverture sur mon dos. Elle était chaude et toute douce, un vrai paradis sur terre. Je bus une gorgée de mon chocolat avant de parler à Dan de ce à quoi j'avais réfléchi pour changer de vie. Cela n'allait pas être simple. Mais il m'écouta sans m'interrompre.

Si j'étais sur que c'était mon patron qui régissait tout cela? A votre avis, qui me disait où retrouver les fournisseurs et les dealers pour prendre et déposer la came? Mais je comprenais la réaction du juge. C'était son boulot d'avoir tous les éléments en main. M'enfin... Même quand il avait tous les éléments en main, il lui arrivait de se tromper. Oui, bon, d'accord, il ne s'était trompé qu'une fois mais cela avait suffit à un nouveau drame. Une fois, pour ce que j'en savais. Reprenant ma tasse, je bus une gorgée de son contenu avant de mordre délicatement dans ma barre de chocolat. Il reprit la parole après ma nouvelle tirade et je l'écoutais attentivement. J'aurais pu très mal prendre le fait qu'il me dise que cet environnement m'était plus familier qu'à lui... Mais il ne faisait qu'énoncer la vérité alors à quoi bon. Après tout, je disais souvent que seule la vérité blesse. J'eus un petit sourire rassurant et terminais ma tasse avant de croquer le dernier morceau de chocolat. Par quoi commencer... Aucune idée. Mais nous allions trouver.

« Ne vous inquiétez pas. Vous avez totalement raison. Ce milieu, je le connais, je sais comment ça fonctionne. Et pour commencer... Pas la moindre idée... »

La suite, en effet, me plu moins. Faire appel à des flics? Ceux là même qui m'avaient rit au nez quand j'avais voulu les rejoindre? J'espérais juste que ma moue de dégoût ne se lisait pas sur mon visage. Mais je savais que dans ce genre d'affaires, il fallait absolument que des policiers fassent l'enquête, pour que les preuves soient admissibles devant un tribunal. Cela m'enchantait guère mais s'il fallait passer par là... J'espérais juste que Dan disait vrai et qu'il y avait bel et bien des policiers digne de confiance dans les rangs de cette police peu politiquement correct. Je haussais finalement les épaules, signe que je me fichais un peu de ce qu'on trouverait. Mais il avait raison. Il fallait des gens de confiance. Alors exit le flicaillon qui m'avait assimilé à une prostituée ce matin. J'acceptais avec un sourire de changer de sujet quand il me le proposa en me demandant s'il n'y avait vraiment rien qu'il puisse faire pour moi. Il y avait bien une chose...

« Si, une chose... Puis je vous emprunter votre salle de bain? La couverture et le chocolat m'ont aidé à me réchauffer mais une bonne douche chaude sera très certainement la bienvenue. »

Une fois que je sus où se trouvait la salle de bain, je me levais avant de plier la couverture sur le canapé et de mettre ma tasse dans l'évier, à côté de celle de Dan. Je descendis donc l'escalier pour trouver la salle de bain. Je me déshabillais, défit ma queue de cheval et me glissais sous le jet d'eau chaude. C'était très agréable et faisait un bien fou. Une fois bien réchauffée, je cherchais des yeux un gel douche et ne trouvait qu'un gel douche d'homme, probablement celui du jeune homme qui se trouvait encore à l'étage. Une fois la douche finie, j'allais remettre mes habits quand je me rendis compte que mon pantalon était déchiré au niveau de l'arrière du genoux et même tâché. Nan mais quel look j'avais du avoir en me rendant chez Dan avec de tels habits... M'enroulant dans une serviette, je sortis de la salle de bain en vérifiant bien que je n'étais pas visible depuis la mezzanine. Je trouvais la chambre d'amie et me mit à regarder s'il n'y avait pas d'habit de femmes là dedans. Je tombais sur une robe bustier noire et assez longue, très belle. Je me permis de l'enfiler et de me regarder dans la glace. J'avais encore plus la classe dans cette robe quand dans mon ensemble pantalon chemise. Heureusement que j'avais une paire de ballerine et pas une paire de basket. Retournant dans la salle de bain, je démêlais mes cheveux, les laissant libre sur mes épaules. Finalement contente du résultat, je pus remonter voir Dan et surtout, voir ce qu'il faisait.

« Que faites vous? »

   

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMer 27 Aoû - 12:28


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

En à peine quelques heures, elle avait réfléchi, accepté de me laisser l’aider et en plus de ça, elle m’avait confié ce qu’elle savait à propos de son patron. Je n’avais pas les détails, mais rien que le fait qu’elle se mette en danger en m’en parlant, ça voulait tout dire. Elle m’accordait une petite partie de sa confiance et je n’allais pas la trahir, pas cette fois. Par contre, pour le moment, je n’avais aucune idée de par où commencer, même si dans une dizaine de minutes les idées fuseraient dans ma tête. Je m’y connaissais en procès, et puis mon instinct de juge m’aiderait à sortir Lusitania de là sans trop me tromper. De toute façon, je n’avais pas le droit à l’erreur cette fois, sinon j’allais m’en vouloir pour le restant de mes jours et j’allais finir par bosser dans une superette, ce qui était moins risqué que de décider de l’avenir des gens. En me disant qu’elle avait peut-être plus d’idées que moi vu qu’elle y avait réfléchi plus longtemps, je lui posai la question. Sauf qu’elle non plus ne savait pas, et j’eus une moue embêtée, mais elle se transforma rapidement en expression pensive.

« Il faudra réussir à le coincer d’une façon ou d’une autre, mais le trafic de drogue est tellement discret et tellement bien foutu que ça sera pas simple… » Je soupirai, puis poursuivis : « Pas simple, mais pas impossible. En tout cas, je ne peux pas vous faire ramener de preuves, ce serait trop dangereux pour vous, je ne veux pas que vous y alliez seule. »

En effet, rien que l’idée de la voir risquer sa vie pour faire quelque chose dont je pouvais m’occuper, ou en tout cas en équipe avec quelqu’un d’autre, m’horrifiait. Non, elle en avait assez fait, elle m’en avait parlé et c’était déjà pire que risqué. Quoi qu’il en soit, je n’en parlerais qu’à des personnes de confiance, et le visage d’un flic me traversa l’esprit. Je l’avais connu avant ma mort, et lui aussi y était passé à cause d’un braquage qui avait mal tourné, mais je savais que je pouvais compter sur lui. Ce n’était pas le plus sympa des types avec les inconnus, mais au moins, il serait ravi de démanteler un réseau de drogue facilement alors que des policiers avaient passé des mois entiers sur cette affaire. Je surpris sa moue de dégoût lorsque je lui parlai de mes projets d’en parler aux flics, mais je ne la comprenais que trop bien. Après tout, elle n’avait pas dû faire de bonnes rencontres ici, pour se retrouver dans une situation pareille… Lorsqu’elle haussa les épaules, je la regardai d’un air embêté, parce que mine de rien, elle faisait plein d’efforts, alors que moi je ne faisais que lui annoncer de mauvaises nouvelles. Finalement, je lui proposai de changer de sujet et lui demandai si je pouvais faire autre chose pour elle. Cette fois, elle acquiesça, en me demandant si elle pouvait emprunter ma salle de bains pour prendre une douche. Je hochai la tête et, gentiment, je lui répondis, en pointant l’escalier du doigt :

« Bien sûr, c’est en bas. »

Je me levai à mon tour et, le temps qu’elle passe à la salle de bains, je m’affairais dans la cuisine pour nous préparer les pâtes au saumon que je lui avais promises. En attendant que l’eau se mette à bouillir, je m’arrêtai, les yeux rivés sur les petites bulles qui éclataient à la surface de la casserole. Ca faisait bizarre de savoir que Lusitania se trouvait chez moi. Et dans ma douche, qui plus est. J’étais sûr d’avoir agi de la bonne façon avec elle en lui proposant mon aide et en lui offrant de petites attentions, mais, sans vraiment vouloir me l’avouer, j’espérais secrètement que je ne me trompais pas. Je ne savais pas qui elle était devenue, je ne savais pas de quoi elle était capable. Et si sa gentillesse et sa confiance n’étaient qu’un masque pour mieux me piéger après ? Cette perspective me fit froncer les sourcils, mais je finis par secouer la tête et empoigner le téléphone fixe sur le plan de travail de la cuisine. J’étais ridicule de penser des choses pareilles. Je formai le numéro du policier que je connaissais depuis des années, un vieux à la moustache argentée, les yeux cernés et la voix rauque qui n’inspirait pas vraiment confiance, et pourtant. Je le connaissais par cœur, il m’avait accompagné dans presque toutes mes affaires, avant, et même si je ne l’avais pas revu souvent pendant ces cinq mois, je savais qu’il serait là pour moi. Je coinçai le téléphone entre mon oreille et mon épaule, tout en versant les pâtes dans l’eau bouillante.

« - Allô ?
- Rob, c’est Dan.
- Daniel Candel… ça fait un bail !
- J’ai besoin de ton aide, c’est urgent.
- Du calme petit, t’as besoin de conseils pour ta vie amoureuse ? Parce que tu sais bien que ça c’est pas mon truc…
- T’es pas drôle. Non, c’est Lusitania. Je l’ai retrouvée, elle est dans la merde, et il faut que je l’aide. Mais je peux pas m’en occuper seul, il faut que je puisse compter sur toi.
- Oh, Dan… Tu l’as enfin retrouvée ? Comment ça s’est passé ?
- Pas trop mal. Mais je t’expliquerai plus tard. Dis-moi si je peux compter sur toi.
- Bien sûr. Appelle-moi quand tu veux, je serai là.
- Merci. Faut que je raccroche, je te rappelle.
- Bon courage, Dan… »

Je raccrochai et soupirai, soulagé. Il ne me lâcherait pas les baskets avec cette histoire de retrouvailles, mais au moins je savais qu’il était avec moi. Je reposai le téléphone là où je l’avais pris et poursuivis la préparation de mon plat, jusqu’à ce que j’entende les pas de Lusi’ dans l’escalier en bois. Je me tournai vers elle et, surpris de voir sa nouvelle tenue, mon regard s’attarda un peu trop longtemps sur elle. Gêné, je tournai à nouveau la tête, essayant de me concentrer sur mon repas. Lorsqu’elle me demanda ce que je faisais, je lui répondis, un petit sourire aux lèvres :

« Je vous ai promis des pâtes, alors… Je vous fais des pâtes. » Je la regardai une nouvelle fois, souris, puis j’entrepris de déverser les pâtes. « Vous êtes jolie. » lui dis-je sans vraiment réfléchir. « Et vous sentez bon, en plus. » J’eus un nouveau petit sourire en la regardant, puis mélangeai le saumon avec les pâtes dans une grande casserole et y ajoutai encore quelques épices, une petite sauce au citron, puis versai le tout dans deux assiettes, que je déposai sur la table en y ajoutant couverts et verres à vin. « C’est pas grand-chose, mais j’espère que ça vous plaira quand même. »

Je sortis une bouteille de vin du placard, une bouteille pas vraiment chère, ni bon marché. C’était le genre de vins que j’aimais : bon goût, bon prix. Et puis je n’allais pas non plus lui offrir un coca light, ça aurait été complètement ridicule. Je versai le contenu dans nos verres, déposant la bouteille sur la table juste après. Je regardai Lusitania d’un air innocent en haussant les épaules, et lui dis doucement :

« Désolé, y’a pas de bougies pour l’ambiance, mais j’ai fait de mon mieux. »

Le tout en vingt minutes chrono, s’il vous plaît. Je réalisai alors qu’elle avait dû trouver cette robe dans la chambre d’amis, alors que je pensais que dans cette armoire, il n’y avait que des vêtements à moi qui ne rentraient plus dans celle de ma chambre… Mais alors, à qui appartenait cette robe ? Le fait de ne pas m’en souvenir me perturba, mais je m’assis pourtant à table, attendant qu’elle fasse de même. Merde, la chaise… Fallait pas la lui tenir ? Mouais, trop tard. Mon cerveau travaillait à toute vitesse. Après lui avoir souhaité bon appétit, je pris une bouchée de mon plat, avant de lui annoncer :

« J’ai passé un coup de fil à mon ami policier. Il est prêt à nous aider, et en plus, il connaît… notre histoire. Enfin, il sait ce que j’ai fait. Je le connais depuis cette affaire et il a pas arrêté une seule fois de me dire qu’il fallait que je revoie mon jugement. D’ailleurs, il m’en a longtemps voulu de ne pas l’avoir écouté, et il m’a traité de tous les noms d’oiseaux possibles. » Je fis la moue, repris une bouchée de mon plat, puis continuai : « Malgré tout ça, on se fait confiance. Et je pense qu’il serait la meilleure personne pour nous aider, mais après, il faut que vous soyez d’accord. »



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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMer 27 Aoû - 15:26



   
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   La douche m'avait fait le plus grand bien. Cela m'avait réchauffé, décrassé de la nuit au poste et surtout, cela m'avait aidé à réfléchir. J'avais repensé à ce que le juge m'avait dit sur comment coincer mon patron. En effet, cela ne serait pas simple mais rien n'était impossible avec de la volonté. Sauf qu'il m'avait coupé l'herbe sous le pieds en me disant que je n'allais pas ramener de preuve... alors que j'avais un contact direct avec la drogue quand je la transportais entre le fournisseur et le dealer. Mais je pouvais comprendre que le jeune homme trouve cela trop dangereux. Je n'avais pas d'autres idées à part faire entrer un policier sous couverture en tant que serveur et le faire entrer dans les bonnes graces du patron. J'ignorais qu'il avait appelé un ami policier pendant que j'étais sous la douche. Pour ma part, je m'étais permise de fouiller dans une des deux chambres pour trouver de quoi m'habiller et j'avais trouvé une belle robe noire bustier avec un voile qui descendait assez bas. Une fois habillée, j'étais remontée pour trouver Daniel devant ses fourneaux, dans la cuisine. Il m'expliqua qu'il faisait les pâtes qu'il m'avait promis. Il me complimenta sur ma tenue et je ne pus m'empêcher de rougir légèrement. Je m'excusais d'avoir du fouiller dans la chambre d'ami sans lui avoir demandé l'autorisation et aussi de lui avoir pris un peu de son gel douche. Je le regardais finir de préparer le repas. Je pensais que je n'aurais pas faim mais rien qu'à voir le saumon dans les pâtes, je sentais mon estomac me réclamer à manger. Il s'excusa en disant que ce n'était pas grand chose et je ne pus retenir un petit sourire alors que ma main allait se poser sur son épaule.

« C'est très bien, ne vous inquiétez pas. »

Je me permis de regarder la bouteille de vin qu'il prenait dans un placard. Et je devais dire qu'il avait bon goût en matière de vin. Je n'étais pas une spécialiste, le bon vin était légèrement trop cher pour mon budget serré, mais la bouteille que Daniel avait sorti avait l'air d'être agréable à boire. Et il allait très bien allé avec le plat que le juge nous avait préparé et que j'avais plus que hâte de goûter car cela sentait plus que bon. Il versa le vin dans nos verres avant de reprendre la parole et de me faire violemment prendre une couleur pivoine. Des bougies? Il était sérieux quand il disait cela? Non pas que cela m'aurait dérangé mais... C'était peut être un peu rapide non? Non, même trop rapide. Je n'étais pas très repas romantique... Ne me demandez pas pourquoi mais j'avais du mal avec les petites attentions et la galanterie trop poussée. Heureusement, Daniel alla à sa place sans m'aider à m'installer. Autant qu'on me tienne la porte, cela passait... Mais qu'on m'aide à m'installer à table, j'avais bien plus de mal. Je n'étais impotente et je pouvais tout à fait m'asseoir seule. Une fois assise, je répondis au bon appétit de Daniel avec un sourire et un bon appétit. Je pris une bouchée de pâtes ainsi qu'une gorgée de vin. Le tout ensemble était délicieux. Je reposais mon verre alors que le juge m'apprenait qu'il avait appelé un ami policier. Bon, si c'était un ami de Daniel, cela ne devait pas être un mauvais type. Je fus étonné d'apprendre qu'ils se connaissaient d'avant la mort et qu'il était au courant de l'histoire qui nous unissait. Je ne pus retenir un petit rire quand il m'expliqua qu'ils s'appelaient par des noms d'oiseaux. C'était mignon. Je l'avais écouté en mangeant mes pâtes. C'était très bon. Inutile de vous dire que j'étais fan... Cela changeait de mon jambon pâtes quotidien. Je n'étais pas une grande cuisinière et autant vous l'avouer, je n'avais pas trop le temps de cuisiner. Prenant une gorgée de vin, j'étais décidé à prendre la parole.

« Si c'est un ami à vous, il ne peut qu'être agréable à vivre. » J'avais bien remarqué que le flic qui m'avait emmené dans le bureau du juge avait exaspéré Dan. Et je ne pouvais que penser que l'ami policier du jeune homme n'était pas de ce genre là. « J'ai pensé à une chose. Vous ne voulez pas que je rapporte les preuves... Après, faudra voir si votre ami est d'accord. Mais j'ai pensé au fait qu'un policier pourrait se faire accepter au Dark Paradise comme serveur... »

Maintenant, la balle était dans le camp de Daniel. Pour ma part, je me disais que c'était un bon compromis entre ce que voulait le juge et ce que je voulais moi. J'aurais voulu apporter ma pierre à l'édifice mais Daniel avait raison, cela pouvait s'avérer dangereux pour ma sécurité... Mais rien que le fait que le patron pouvait apprendre que je l'avais trahi était dangereux. Mais pour cela, il fallait que l'un d'entre nous fasse un erreur et que le patron comprenne que c'était moi qui avait fait cela. Mais le temps qu'il sache qui était la fautive, j'aurais tout le temps de me protéger. Une fois mon assiette finie, je terminais mon verre de vin. J'avais très bien mangé et je commençais à avoir sommeil. J'avais peut être dormi ce matin mais peu longtemps et très mal. Sauf qu'aller dormir, cela voulait dire retourner dans mon studio minable et quitter ce loft avec tout le confort possible. Mais il allait falloir que je rentre. Je vivais dans l'immeuble appartenant au patron du Dark Paradise avec les autres filles et nos allées et venues étaient surveillées. Je savais que si je ne passais pas ma nuit dans mon studio, j'allais avoir droit à une scène de ménage de la part du boss. Mais je n'avais aucune envie de partir. Et pas seulement à cause du loft. La compagnie de Daniel était agréable et je me surprenais à retrouver mes vieilles habitudes, habitudes que j'avais perdu quand j'étais devenue strip teaseuse.

   

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMer 27 Aoû - 16:55


Regardez qui le vent nous apporte !
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Quand elle s’excusa d’avoir emprunté une robe qui n’était pas la sienne, je haussai les épaules, un petit sourire aux lèvres. Je ne savais pas à qui elle appartenait et, vu que sa propriétaire ne m’avait pas rappelé pour m’informer de la disparition de sa robe, je me doutais bien qu’elle ne lui manquait pas plus que ça. Et puis elle allait tellement bien à Lusitania que je n’aurais même pas osé la lui réclamer avant qu’elle parte. Cette robe était à elle, désormais. Et pour le gel douche, je ne pus retenir un petit rire. Franchement, je n’étais pas radin à ce point, elle avait bien le droit d’en utiliser, et même de prendre le flacon avec elle si ça lui faisait plaisir. Pourtant, je me retins de le lui dire, mais je souris à l’idée. Elle m’observait pendant que je finissais le repas, et ça se passait d’ailleurs dans le silence le plus complet, mais il était plus léger que gênant. Nous étions sans doute tous les deux perdus dans nos pensées et, même si j’aurais aimé savoir à quoi elle pensait, je m’abstenais de le lui demander. Ca ne se faisait pas, même si ça m’aurait permis de savoir si oui ou non elle appréciait ce que je faisais pour elle… Une fois le repas terminé, je m’excusai du fait que ce n’était pas grand-chose et elle s’approcha de moi, posa sa main sur mon épaule et m’annonça que ça lui suffirait. Ce simple contact suffit à me faire frissonner, parce que c’était la première fois qu’elle me touchait depuis… bah, depuis toujours, en fait. Pourtant, je n’en montrais rien, elle n’avait pas besoin de savoir que le fait qu’elle me touche me faisait de l’effet.

Pour finir, je pris le vin, servis deux verres, puis m’excusai pour le manque de bougies, ce qui la fit rougir. Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire amusé en voyant la couleur de ses joues, mais en réalisant que l’une d’entre elles virait au mauve, entre le rouge de la gêne et le bleu de l’hématome qui était en train de se former, mon sourire s’effaça. Elle avait meilleure mine que ce matin, c’était indéniable, mais la voir dans cet état me rendait triste malgré tout. Enfin. Je m’assis donc à la table, lui souhaitai bon appétit, puis entrepris de lui parler de mon coup de fil, que je n’avais pas envie de lui cacher. Après tout, elle était la principale concernée, alors elle avait bien le droit de savoir ce que je comptais faire pour l’aider. Une partie de ma tirade la fit rire – celle des noms d’oiseaux, à mon avis – et ça faisait du bien de l’entendre rigoler un peu. Juste après, elle prit la parole à son tour, en me disant que si c’était un ami à moi, il ne pouvait qu’être agréable à vivre. Je haussai les épaules et lui avouai :

« Un peu ronchon, mais sympa. Il s’appelle Rob et il vit dans une petite maison à Middle Boulevard, avec sa femme et son poisson rouge. »

Je souris en reprenant des pâtes, puis redevins sérieux lorsqu’elle continua. Elle paraissait prudente, comme incertaine de ce qu’elle allait me dire. Je compris pourquoi lorsqu’elle proposa de faire accepter Rob au Dark Paradise, le club de strip-tease dans lequel elle bossait. Je hochai la tête en prenant une gorgée de vin.

« Oui, j’y avais pensé. Ce type se croit sans cesse dans un film d’action, alors il sera ravi d’apprendre qu’on l’envoie sous couverture pour piéger le grand méchant loup. »

J’eus un nouveau sourire amusé, essayant de tourner la situation à la rigolade. C’était un sujet sérieux et j’en étais bien conscient, mais si on en rigolait pas un peu, le doute prendrait le dessus, et c’était pas une bonne chose. Je remarquai alors que j’étais de plus en plus à l’aise avec Lusi’, et que j’étais capable de lui parler comme si on se connaissait depuis des années. Enfin, comme si on se connaissait depuis des années et qu’on avait pas vécu ce drame, disons. Je réfléchis, les sourcils froncés – comme toujours quand j’étais concentré – en m’imaginant la scène. Ce serait vraiment risqué, mais ce que j’avais dit à la jeune femme était vrai : il adorait prendre des risques et s’aventurer dans les côtés sombres de la ville ne le dérangerait pas le moins du monde. Un vrai gamin quand il s’y mettait, en réalité.

« Plus sérieusement, je pense que c’est la seule solution. Au pire, s’il a besoin d’un coup de main j’irai avec lui, mais je ne changerai pas d’avis : vous n’irez pas. » Je posai mon regard sur elle, déterminé, puis finis mes pâtes, empoignai la bouteille de vin et la lui montrai. « Encore un peu ? »

Pour ma part, je n’en reprendrais plus, terminant simplement mon verre. Trop fatigué pour pouvoir tolérer de l’alcool dans mes veines, ce soir. Surtout que ma journée n’était pas terminée : il faudrait que je prenne une douche, que je rappelle Rob et que je fasse des recherches sur le patron de Lusitania, histoire de pouvoir me préparer si jamais il y avait besoin que j’intervienne. Je jetai un coup d’œil à l’horloge au motif drapeau anglais accroché au mur, qui indiquait dix-huit heures trente. Bien, ça me permettrait peut-être d’avoir une nuit de sommeil digne de ce nom. Non, je n’avais pas besoin de beaucoup dormir, mais ces derniers temps, les nuits de quatre ou cinq heures rythmaient ma vie, et ce n’était vraiment pas la joie. Tout en empilant les assiettes pour les débarrasser, je lançai à Lusi’ :

« Qu’est-ce que vous comptez faire, ce soir ? Parce que je n’ai aucune envie de vous mettre à la porte, mais je risque de bosser pendant quelques heures encore et ça doit pas vraiment être passionnant pour vous… » Je déposai les assiettes dans l’évier, à côté de nos tasses, bien décidé à oublier la vaisselle pour aujourd’hui. Je m’adossai au plan de travail, les mains posées sur le rebord. « C’est comme vous voulez, vous êtes la bienvenue ici. »

Je retins un léger bâillement, que je masquai de ma main en poussant ma chaise sous la table. J’étais crevé, mais prêt à travailler le temps qu’il faudrait pour rassembler des informations concernant le patron du Dark Paradise. Je n’étais pas près de lâcher cette histoire et j’allais faire tout mon possible pour vaincre cet abruti sans qu’il n’y ait à redire.


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Lusitania J. Wendel
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Queen of Heart
Deuils : 109 Enterré le : 06/08/2014 Job : Strip Teaseuse à Dark Paradise

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMer 27 Aoû - 21:00



   
Le cœur de l'homme est son enfer.
ft. dan & lusi ۰ inconnu.

   


   La soirée avait été parfaite. Dan s'était révélé être quelqu'un de très agréable à vivre. Je devais vous avouer que j'étais loin de me l'être imaginé ainsi juste après ma mort. J'étais plutôt du genre à penser que ce n'était qu'un petit con juste bon à observer son petit nombril pour voir les preuves en face. Mais en faite, il n'était pas du tout comme ça. Après, je ne savais pas s'il faisait cela juste pour se racheter ou si il était réellement ainsi. Je penchais plus pour la deuxième hypothèse mais je n'étais sur de rien. Tout ce dont j'étais sur, c'était que le jeune homme était un véritable cordon bleu. Ses pâtes étaient super bonnes et le saumon était délicieux alors les deux mis ensemble. Le vin était super bon également et allait également bien avec le repas. Mais le plus agréable, c'était de ne pas passé la soirée seule, dans mon petit appartement minable. C'était en regardant comment vivait Daniel que je me rendais compte que j'étais tombée bien bas. Cela me donnait presque envie de pleurer. Voilà bien des années que je n'avais pas pleuré et je ne m'autorisais pas de le faire maintenant, pas devant le juge. Je n'avais pas assez confiance en lui pour lui dévoiler toutes les facettes de qui j'étais réellement. Il entrepris de me parler de son ami, le fameux Rob, celui allait nous aider, enfin, peut être. J'eus un petit rire quand il me parla du poisson rouge. Était il sérieux ou blaguait il? Aucune idée. Mais il semblait d'accord avec mon idée de faire entrer Rob au Dark Paradise. Sauf que moi, je n'étais pas d'accord avec le fait que si Rob avait besoin d'aide, c'était à lui d'y aller et pas à moi. Je crus que j'allais m'étouffer avec ma gorgée de vin.

« Non, ça non. Les autres filles vous connaissent, elles vous ont vu aujourd'hui et savent que vous êtes juge. Et certaines sont très loyales au boss. Non, ce n'est pas une option. »

J'acceptais le nouveau verre de vin, espérant ainsi faire passer le malaise qui s'était installé en moi. Pourquoi je ne voulais pas que le juge risque sa vie alors que je ne rechignais pas à le faire avec la mienne? Peut être parce que c'était plus le travail d'un ancien agent du FBI qui baignait dans cet environnement depuis un moment et pas celui d'un juge qui n'avait jamais travaillé en couverture. Oui, c'était sûrement ça. Je suivis le regard de Daniel et le mien se posa sur l'horloge qui indiquait dix huit heures trente. Il allait falloir que je rentre sinon le patron allait se douter de quelque chose. J'étais resté absente trop longtemps. Terminant assez rapidement mon verre de vin, je donnais un peu coup de main au juge pour débarrasser la table. Il n'avait pas l'air très pressé de faire la vaisselle et cela m'arrangeait. Ce n'était pas une chose que j'aimais faire, ce n'était pas pour rien que je mangeais dans des assiettes en carton avec des couverts en plastique... enfin, c'était surtout parce que je n'avais pas les moyens de me payer un vrai service de table et que ce dernier n'avait pas été fourni avec le studio. Le juge me demanda ce que je comptais faire et je haussais les épaules.

« Il va falloir que je rentre sinon mon patron va se demander ce que je deviens. J'habite juste au dessus du Dark Paradise et disons que le boss aime savoir ce que font ses filles, pourquoi elles restent absentes longtemps quand elles ne travaillent pas. »

J'eus un petit sourire quand le juge étouffa un bâillement. Il avait l'air fatigué alors autant le laisser. Mais il ferait mieux d'aller se coucher plutôt que de travailler. Cela pouvait attendre franchement. Je n'étais plus à une semaine près, d'autant que le démantèlement du réseau serait un épisode long. Donc autant prendre des forces avant de réellement commencer à travailler.

« Vous feriez mieux d'aller vous coucher plutôt que de travailler, vous êtes aussi fatigué qu'un chat qui n'aurait pas dormi depuis une semaine car il aurait abusé du café. Je vais rentrer. Bonne nuit monsieur Candel. »

Lui serrant la main, je récupérais mon sac à main et quittais l'appartement. Cela m'avait fait du bien de quitter mon quartier miséreu pour voir comment on vivait dans ce que j'appelais désormais les beaux quartiers. En chemin pour l'ascenseur, je croisais une femme avec un homme et une petite fille. Certainement une famille qui soit était morte en même temps soit une qui s'était créé dans la mort. Je suivis la petite fille du regard et répondis à son sourire. Je sentis mon cœur se serrer en voyant cette famille. C'était une chose à laquelle je n'avais pas le droit. Pourquoi y aurais je droit alors que je n'étais même pas capable de m'occuper de moi même... Je ne me rendis compte de la larme qui coulait sur ma joue que lorsque je la vis dans le reflet légèrement déformé de l'ascenseur. L'essuyant rageusement, je mis la main dans mon sac à la recherche de mon téléphone... Sauf qu'il n'était pas dans mon sac. Soupirant rageusement contre ma tête de linotte, je fis marche arrière jusqu'à l'appartement du juge Candel. J'allais vraiment me faire taper sur les doigts par mon patron si je n'allais pas plus vite. Arrivée devant l'appartement, je toquais doucement à la porte, espérant que le juge m'ait écouté et soit allé se coucher.

   

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Daniel J.S. Candel
Daniel J.S. Candel
Deuils : 35 Enterré le : 22/08/2014 Job : Juge

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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyMer 27 Aoû - 21:50


Regardez qui le vent nous apporte !
Dan & Lusitania

Notre petit plan marcherait. Nous avions tout de suite commencé à chercher des moyens de réussir, et Lusi’ s’avérait être pleine de bonnes idées. Bon, par contre, elle avait l’air plus réveillée que moi, parce que je n’avais même pas pensé au fait que les filles de la boîte me reconnaîtraient sans difficultés. En effet, elles m’avaient presque toutes rencontré le matin même, et même si ma tête était plutôt passe-partout, notre discussion resterait gravée dans leur mémoire pendant un petit moment encore. Je hochai la tête, le regard sérieux posé sur elle.

« Vous avez raison, je n’y avais pas pensé… Impossible d’y aller, même si je le voulais. Par contre, on a quand même besoin d’un plan B, au cas où Rob jouerait mal le jeu et serait découvert. Il connaît sûrement d’autres flics dignes de confiance, il ne suffira que de lui demander. »

Tout ça n’était qu’une question de relations et de confiance. Il fallait qu’on soit peu, mais assez nombreux quand même pour venir à bout de ce réseau de drogue déjà bien développé. Une petite équipe solide, en gros. Je lui servis donc un nouveau verre de vin, puis mon regard se déporta vers l’horloge. Il était loin d’être tard, d’ailleurs la lumière du jour inondait encore le loft, mais il me restait une tonne de choses à faire avant de me coucher, et puis je ne voulais pas retenir la jeune femme plus longtemps si elle avait encore des choses à faire, surtout. Je lui posai la question, et sa réponse ne me plut absolument pas. Je la regardai d’un air à la limite du choqué, tout en lui lançant :

« Mais ce type est un tyran ! » Je soupirai et croisai les bras, la mine triste. « J’aimerais tellement pouvoir vous aider tout de suite… Si ça ne tenait qu’à moi, je vous ferais prendre la chambre d’amis sans même hésiter une seconde, mais si vous êtes obligée d’y aller… »

Ca me faisait mal au cœur de la laisser partir alors que des circonstances horribles l’attendaient là-bas. Passer de Sunset Avenue à Hilton Valley, je ne l’avais jamais fait, et je me rendais compte à quel point j’avais de la chance… Mais je ne pouvais plus rien faire pour elle, ce soir. Après tout, elle s’était débrouillée durant tout ce temps, alors il fallait que je lui fasse confiance pour ça, non ? Cette idée ne me plaisait pas, mais il le fallait. Lorsqu’elle enchaîna sur le fait qu’il valait mieux que je dorme plutôt que de travailler, j’eus un léger sourire, avant de lui répondre d’une voix douce :

« Entre dormir pendant des heures et chercher des preuves contre le type qui vous pourrit la vie, le choix est vite fait. » Elle m’annonça alors son départ, me tendit la main, que je pris dans un geste doux et lent. « Bonne nuit, mademoiselle Wendel. Dormez bien. »

Paroles protectrices, regard bienveillant. Je détestais la voir partir, mais je savais que cette fois, je la reverrais et que nos rencontres se feraient de plus en plus fréquentes. Cette idée me donna le sourire tandis que je refermais la porte derrière elle, pour m’y adosser juste après. Je soufflai et fermai les yeux, ne réalisant toujours pas que je l’avais retrouvée et que nos retrouvailles s’étaient plus ou moins bien déroulées. Jamais je n’aurais pu imaginer cette scène, mais c’était aussi la meilleure de toutes celles qui m’étaient passées par la tête pendant quatre ans, même si j’avais dû encaisser tout ce qu’elle m’avait avoué. J’avais peur pour elle, mais on s’en sortirait, et ça j’y veillerais.

Une longue minute après, je m’avançai dans l’appartement pour ranger les verres à vin dans l’évier, avant de me mettre à déboutonner ma chemise pour passer à la douche. Au passage, j’ouvris mon ordinateur portable sur la table de la cuisine et me connectai à internet pour taper le nom Dark Paradise dans la barre de recherche. Plusieurs bars portaient ce nom, mais mon regard se posa rapidement sur celui que je cherchais. Avant même d’avoir pu cliquer sur le lien, j’entendis toquer à la porte et, trop plongé dans cette histoire de patron drogué, j’en oubliais même de me rhabiller comme il se devait. J’ouvris donc la porte, la tête ailleurs, mais en voyant le visage de Lusitania, je rougis, essayant pourtant de paraître naturel.

« Euh… vous avez oublié quelque chose ? » lui dis-je doucement, un petit sourire gêné aux lèvres.

Je m’écartai pour la laisser passer et refermai la porte derrière elle, avant de poser mon regard sur elle. Bon, maintenant qu’elle m’avait vu avec ma chemise à moitié ouverte, je n’allais pas faire d’efforts pour la refermer, ça aurait fait franchement bizarre, quand même. Enfin, je crois ?



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Lusitania J. Wendel
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MessageSujet: Re: Regardez qui le vent nous apporte | Daniel   Regardez qui le vent nous apporte | Daniel EmptyJeu 28 Aoû - 11:55



   
Le cœur de l'homme est son enfer.
ft. dan & lusi ۰ inconnu.

   


   Il n'avait pas pensé au fait que les filles l'avaient rencontré ce matin? Il avait vraiment besoin de sommeil. Mais il avait raison, nous avions besoin d'un second plan au cas où le premier ne marcherait pas. Nous avions le temps de le trouver, cela ne pressait pas. Enfin, je disais cela surtout pour tempérer. Faire confiance à un policier allait me demander un énorme travail sur moi même alors le faire pour plusieurs flics... Il allait me falloir du temps. Et c'était même pas dit que j'y arrive. Mais qui ne tente rien n'a rien. Alors j'allais essayer de faire confiance, chose que je n'avais pas faite depuis mon arrivée ici. Par la suite, je lui parlais de la manie de mon patron de nous surveiller quand nous sortions. Je haussais les épaules quand il s'exclama que mon boss était un tyran. Je vivais ainsi depuis plusieurs mois et maintenant, je ne le remarquais plus. Mais il ne fallait pas oublier qu'il était là, tapie dans l'ombre pour vérifier si nous ne le balancions pas aux flics. Je finis par me lever, signe qu'il fallait mieux que j'évite de m'attarder plus longtemps. Plus je restais, moins j'avais envie de rentrer chez moi. Pourquoi? Auriez vous le cœur à quitter un loft superbe alors qu'un studio miteux vous attend? Je ne crois pas. Bah c'était tout à fait cela pour moi. Je serrais la main au juge et quittais l'appartement, le cœur en peine. Mais mes larmes vinrent quand je croisais une famille avec sa petite fille. Elle avait l'air si heureuse entre son père et sa mère. Ce n'est pas le fait de ne pas avoir eu une enfance heureuse qui me faisait venir les larmes, au contraire. Ma jeunesse avait été heureuse entre mon père et ma mère. Mais je savais que ce genre de vie m'était interdite. Après tout, qui voudrait d'une future ancienne strip teaseuse comme femme. Peu de gens. Une fois devant l'ascenseur, j'essuyais une larme d'un geste rageur avant de me rendre compte que j'avais oublié mon téléphone chez le juge. Rageuse envers moi même de m'infliger une nouvelle torture, je repartis rapidement vers le loft.

Je n'attendis pas entre le moment où je toquais et celui où le juge m'ouvrit la porte. Ce dernier semblait avoir envie de se détendre car il avait ouvert sa chemise... Chemise ouverte qui dévoilait définitivement que le juge, en plus d'être quelqu'un d'agréable à vivre, était également gâté par la nature. J'avais en face de moi un juge tout en muscle et en abdos saillants. J'espérais que mon émois ne se voyait pas sur mon visage et je ne pus que bredouiller que j'avais oublié mon téléphone quand le juge me demanda si j'avais oublié quelque chose. M'arrachant à la contemplation du torse du juge, j'entrepris de retrouver mon téléphone. Je ne savais même pas quand je l'avais sorti. Alors que j'allais soulever les coussins du canapé pour voir s'il n'était pas tombé en dessous, je me souvins que je l'avais emmené avec moi dans la salle de bain. Une vieille habitude de mon appartement, au cas où je me retrouverais coincer dans la salle de bain. Et oui, ça m'était déjà arrivé et c'était loin d'être agréable. Descendant donc les escaliers, j'espérais que Dan faisait comme ci je n'étais pas là. Je n'aimais pas déranger et encore moins quand je n'étais pas chez moi. Chez moi, je faisais ce que je voulais, c'était moi la responsable. Mais je ne voulais pas que Dan ait des problèmes à cause de moi. Déjà que je devais bien l'ennuyer avec les miens...

Une fois dans la salle de bain, je retrouvais mon téléphone et regardait en vitesse si j'avais eu des coups de téléphone ou des messages... Oui, j'avais un message... De mon patron. L'écoutant, je ne pus que soupirer. Il me demandais ce qui me retenait loin de mon appartement depuis si longtemps. Quand je vous disait que j'étais fliquée comme une criminelle. Cela me donnait encore moins envie de rentrer mais il le fallait. Soupirant une nouvelle fois, je remontais encore plus doucement l'escalier. Je mis mon téléphone dans mon sac avant de prendre la parole, un petit sourire aux lèvres.

« Cette fois, c'est bon, j'arrête de vous embêter. »

   

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