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 « You again ? » Dan & Isaac

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Daniel J.S. Candel
Daniel J.S. Candel
Deuils : 35 Enterré le : 22/08/2014 Job : Juge

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MessageSujet: « You again ? » Dan & Isaac   « You again ? » Dan & Isaac EmptyDim 24 Aoû - 18:42


You again ?
Dan & Isaac.

La ville, les lumières, l’animation. C’est drôle comme le monde dans lequel j’avais vécu pendant vingt-sept ans ressemblait à celui-ci. Le même ciel noir avec ses quelques étoiles à peine perceptibles à cause de la pollution lumineuse. Les mêmes types louches, presque tous bourrés, qui gueulaient d’un côté de la rue à l’autre, pour arriver à joindre leurs potes en face. Les mêmes filles pathétiques à hauts talons, visage pot-de-peinture et jupes trop courtes. J’avais beau trouver les filles vraiment jolies, celles-là me donnaient la nausée. Dans les rues de Sunset Avenue régnait la même odeur que dans les rues de Lawrence : celle de fumée de cigarette, de voitures et de bière. Les enseignes lumineuses des différentes boîtes de nuit ainsi que des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre brillaient dans la pénombre, dans le but d’attirer les passants. Très peu pour moi l’idée de m’engouffrer dans une de ces bâtisses, qui me faisaient plus peur qu’autre chose. La foule, l’agitation, le fait d’être bousculé de partout… non, non et non. Je préférais de loin rester chez moi, bien peinard devant la télé ou devant mon chevalet, le pinceau à la main.

Sauf que là, il fallait bien que je passe par là pour me rendre chez moi, vu que mon loft se situait au bout de ces rues, relativement loin du boucan infernal des boîtes, mais les basses me parvenaient aux oreilles chaque soir malgré tout. J’avais fini par m’y habituer et il ne s’agissait pour moi plus que d’un bruit de fond, qui ne m’empêchait pas de dormir, heureusement. Ma voiture étant au garage – la vieillesse ne lui réussissait pas : je passais plus de temps à pieds qu’en bagnole, mais je l’aimais trop pour m’en séparer – j’étais obligé de faire la route du tribunal à la maison en transports, puis il fallait que je marche jusque chez moi. Je n’étais pas vraiment de bonne humeur à cause de ça, voyez-vous. Ca me faisait franchement chier de me retrouver là à vingt-trois heures du soir à cause d’une séance qui s’était éternisée alors que j’aurais dû être rentré chez moi il y a deux heures déjà. Je soupirai et fourrai mes mains dans les poches de ma veste en cuir brun, non pas à cause du froid, plutôt à cause d’une habitude bizarre. Il ne faisait ni chaud, ni vraiment froid non plus. Juste de quoi me faire prendre ma veste avant de partir de chez moi, surtout que la température avait chuté de plusieurs degrés depuis.

Deux jeunes étaient adossés au mur et avisaient une petite blonde qui passait par là, seule. Mon regard se porta sur elle, protecteur, puis à nouveau sur les deux gamins qui ne devaient pas dépasser les dix-huit ans de beaucoup. Leur sourire ne me plaisait pas, mais pour l’instant, je me contentais de poursuivre ma route – et celle de la blonde en parallèle – en jetant un coup d’œil à ma droite de temps à autres. Je n’étais pas policier, mais j’avais du pouvoir quand même. Si jamais ils tentaient quoi que ce soit, je pourrais les envoyer au commissariat sans plus tarder, j’avais le droit de le faire et je ne m’en priverais certainement pas. Par contre, l’affaire ne serait pas pour moi, puisqu’il fallait que je sois impartial à chaque fois et qu’ici, je serais beaucoup trop tenté de choisir le côté de la jeune fille. Lorsqu’un d’eux lui gueula quelque chose, la blonde sursauta et accéléra le pas. Je lançai un regard noir aux deux abrutis, qui me demandèrent tout de suite si j’avais un problème. N’ayant aucune envie de répondre, je me contentai de soupirer et d’accélérer le pas pour rattraper la gamine. En prenant soin de ne pas l’effrayer, je lui demandai d’une voix douce :

« Tout va bien ? »

Elle hocha nerveusement la tête et me remercia, puis je lui proposai de la raccompagner. Elle refusa avec le sourire, que je lui retournai gentiment. Au final, elle avait l’air un peu plus âgée que ce que je pensais. Mais quand même jeune par rapport à moi… vingt-et-un ans, peut-être ? Nos routes se séparèrent et je me remis donc à marcher d'un bon pas, regardant autour de moi pour éviter les mauvaises surprises. Ce quartier n’était pas vraiment mal famé, mais le soir, beaucoup de drogués ou de bourrés s'y baladaient, alors je restais sur mes gardes.

En passant devant une impasse, des voix attirèrent mon attention et je tournai vivement la tête. Deux hommes – que je distinguais grâce à la lumière du lampadaire – venaient de se passer quelque chose, quelque chose qui me rappelait beaucoup trop la drogue. De la coke, un truc de ce genre-là. J’avais dû l’étudier, mais ça faisait un bon bout de temps, mine de rien, alors je ne m’en rappelais pas vraiment. Mon instinct de juge reprit le dessus : je ne pouvais pas les laisser faire sans intervenir. Je pris mon courage à deux mains et m’avançai dans l’impasse, mes chaussures de costume que je mettais en allant au tribunal claquant sur les pavés. Même si j’avais la tête remplie d’incertitude et d’hésitation, ma voix se fit assurée et relativement ferme, même si agréable. Je n’étais pas venu pour me prendre la tête, simplement pour les empêcher de faire une connerie pour laquelle je devrais les punir par la suite.

« J’ai bien peur de ne pas pouvoir vous laisser faire. »

Visage dépourvu de sourire, mais avenant d’une certaine manière. Mon regard n’était pas dur, même pas insistant. C’était un simple avertissement, je ne comptais ni appeler la police, ni les emmener où que ce soit moi-même. Je les avais surpris, mais je n’étais pas sévère pour autant. Tout le monde méritait une seconde chance, à mon avis, alors bon… J’étais cool, quoi. Un des deux hommes prit ses jambes à son cou et disparut dans la pénombre, sous mon regard surpris. L’autre, par contre, n’avait pas fui, et je distinguais maintenant les traits de son visage. Son nom me revint immédiatement : Rodriguez. Il était passé au tribunal pour un délit mineur, et j’avais beau avoir oublié de quoi il s’agissait, son nom était frais et gravé dans ma mémoire.

« Monsieur Rodriguez. Vous passez une bonne soirée ? »

Ma voix s’était fait quelque peu moqueuse, maintenant que je savais de qui il s’agissait. Je n’étais toujours pas froid ou menaçant, mais je le reconnaissais, maintenant, et je n’avais pas pu m’empêcher de changer de ton. J’espérais juste ne pas mourir une seconde fois dans ces ruelles…  
BY .TITANIUMWAY

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Isaac M.-B. Rodriguez
Isaac M.-B. Rodriguez
Little Bloody †
Deuils : 39 Enterré le : 07/08/2014 Job : Barman au Cross Fire

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MessageSujet: Re: « You again ? » Dan & Isaac   « You again ? » Dan & Isaac EmptyMar 26 Aoû - 20:19


Sunset Avenue  ◈ Isaac Rodriguez & Daniel Candel
« You again ? »
:diamonds:


 





C

ette nuit, c'était ma nuit. Celle où je ne travaillais pas dans la semaine, et qui allait me servir à avoir l'impression d'être encore un peu moi, un peu ce garçon qui ne reculait devant aucune connerie à faire. De toute façon, j'allais devoir arrondir un peu ma fin de mois ; Gwen vivait chez moi, et pour le moment elle ne roulait définitivement pas sur l'or parce qu'aucun salaire de misère n'était tombé. A moi de faire face au moins le temps qu'elle touche sa première paye. Je ne voulais pas qu'elle puisse manquer de quoi que ce soit, et vu le tout petit salaire que je touchais tous les mois, il valait mieux que j'arrondisse un peu les angles, sans quoi je risquais d'avoir quelques problèmes financiers. Et puis, c'était quelque chose d'habituel, pour moi, de sortir la nuit tombée, me glisser dans des zones pas franchement fréquentables et tenir un petit marché. Je ne le faisais pas souvent, avec de très petites quantités ; vu le trafic qui tournait dernièrement, je préférais éviter de rejoindre le néant total pour avoir mis mon pauvre petit corps en travers de la route d'un parrain. Du genre con et provocateur, mais pas complètement suicidaire.


C

omme depuis plusieurs jours, il faisait relativement chaud. Même la nuit, les températures ne descendaient pas vraiment. J'avais quitté mon appartement sur les coups de vingt-deux heures ; entre ma colocataire et moi, il y avait cet accord tacite de ne pas se mêler des sorties de l'autre. On était grand, on avait nos vies. Et puis on savait l'un comme l'autre qu'on n'avait aucun poids dans les décisions qui n'étaient pas les nôtres. Alors, portable dans une poche et couteau que j'avais affûté le jour même dans l'autre, j'étais sorti, goûtant ce qu'il restait de tiédeur sur ma peau. J'étais vêtu d'un simple jean, sombre bien qu'il porte des traces d'usure, qui me tombait sur les hanches, et d'un tee-shirt sans manches blanc, qui laissait parfaitement apparaître certains de mes tatouages. Bon, le blanc ça n'était pas le plus passe-partout du monde la nuit, mais je n'avais pas envie de me tapir dans l'ombre comme un lâche ; vu ce que j'aurais à vendre sur moi, je ne risquais pas cher. D'ailleurs, ça serait une petite soirée, enfin, encore plus petite que ce que je faisais d'habitude. Je n'étais pas à la dèche, alors j'allais éviter de me faire repérer tout en tirant le pognon qui me garderait à flots pour au moins la semaine. Je pourrais très bien recommencer.


N

éanmoins, la soirée se déroula parfaitement. Transactions rapides, pas de grabuge, de la discrétion. Mon stock s'écoulait vite et bien. D'ailleurs, une dernière transaction et j'aurais terminé. Après ça, je n'aurais plus à me méfier de croiser les flics. Non mais parce que bon, cette fois, la possession de drogue allait sûrement me conduire quelques jours au frais, et je ne vous parle pas de l'amende qui irait avec... Très mauvais plan pour faire du fric, si vous voulez mon avis. Et finalement, ma dernière transaction de la soirée pointa le bout de son nez tandis que j'étais adossé avec nonchalance à la maison faisant l'angle entre Sunset Avenue et la ruelle sombre dans laquelle je tenais parfois mon petit business très lucratif. Le mec avait ses petites habitudes avec moi, et sans un mot, je m'enfonçais dans la ruelle à son arrivée. Il m'y rejoignit rapidement, et l'échange commença.


B

on, par contre tout ne se passa pas dans le silence habituel, parce qu'il essayait de marchander le prix en me menaçant, et le ton monta. Je commençais à perdre patience, et la crissement de ma lame affûtée se déployant le prouva. Bon, je ne lui aurais pas taillé le lard, mais si ça pouvait le dissuader de continuer sur ce terrain-là... Bizarrement, il devint plus conciliant, me remettant la somme due et je lui remis ce qu'il m'avait acheté, achevant ma soirée très peu claire. Je tournai finalement vivement la tête en entendant des pas crisser dans l'impasse, méfiant, en observant l'homme qui arrivait. Je grondai tout bas un avertissement à l'homme qui venait d'acheter ma camelote ;  s'il me mettait dans les emmerdes, il était mort. Ça sentait trop les flics pour que je reste de marbre. Surtout avec ce que le nouvel arrivant lâcha. Finalement, mon acheteur décida qu'il valait mieux écouter ma mise en garde, et il prit la fuite, sous mon regard amusé. Brave gamin.


J

e n'étais pas franchement du genre à prendre peur, surtout qu'il n'y avait pas de preuves contre moi ; j'avais un couteau sur moi, d'accord, et puis de l'argent, OK, mais rien d'autre. Des preuves que je savais bien insignifiantes et qui, au pire des cas, ne me poseraient pas le moindre souci d'envergure. Et puis, si vraiment ça avait été un flic, mon acheteur n'aurait pas pu s'enfuir comme ça. Franchement, je voyais mal un autre flic pour le cueillir dans la rue... C'était un simple traquenard, un pseudo justicier, un mec qui voulait faire le citoyen modèle et au nez duquel je rirais bien volontiers. J'avançais donc vers lui, sûr de moi, mes doigts refermés autour de mon couteau dont j'avais rétracté la lame mais dont je pourrais la ressortir d'un simple mouvement au besoin. J'avais déjà mis mes gains dans la poche avant de mon jean. Finalement, je reconnus l'homme qui était intervenu, et un sourire en coin, plein d'amusement et de menace contenue à la fois, étira le côté droit de mon visage. Ce demi-sourire me donnait quelque chose de vraiment... Raccord avec le paysage.

« Si je m'attendais à voir un juge débarquer dans ma petite ruelle... » J'eus un ton mielleux et moqueur. « Ma soirée se passe bien, merci. Et la vôtre ? » Définitivement, c'était drôle comme rencontre. Vous pensez que je pourrais me payer sa tête encore un moment ? « Venons-en aux faits, monsieur Candel. C'est imprudent de vous être aventuré dans cette allée. » Mon regard se baissa sur ma lame que j'avais une nouvelle fois déployé, dans un crissement métallique, et que je fis tourner, pour qu'elle capte et renvoie la lumière. « Vous avez de la chance que je sois de bonne humeur. » Je refermais la lame d'un mouvement habile, dicté par l'habitude, avant de glisser le couteau dans ma poche et de passer une main dans mes cheveux. « Quel bon vent vous amène dans ce coupe-gorge ? » Un léger rire m'échappa tandis que je m'appuyais au mur tout proche, croisant les bras avec désinvolture.  
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