J'aurais du être de congés aujourd'hui. Mais reprenons du début, vous voulez bien. En ce samedi, j'avais fait une bonne nuit. enfin, une bonne matinée. Parce qu'être couché à cinq heures et levée à midi, c'était pas vraiment une nuit. Etre strip teaseuse, cela imposait des sacrifice. Notamment celui de travailler de vingt deux heure à parfois plus de cinq heures du matin. Tout dépend de l'heure de départ des derniers clients. Ce matin, je m'étais couché à cinq heure trente et encore, je vivais juste au dessus de la boite. Je plaignais les quelques collègues qui vivaient plus loin que moi de la boite. Si les danseuses vivaient quasiment toutes dans les alentours direct de la boite, les serveurs vivaient souvent plus loin. En tout cas, je m'étais levée pile à temps pour prendre mon repas du midi. Mais je ne savais pas trop quoi faire cet après midi. Je me mis donc devant la télé pendant environ deux heures avant d'avoir envie de passer un coup de téléphone à un ami, le seul que j'avais. Prenant mon portable, j'appelais donc Isaac pour lui demander à quelle heure il travaillait ce soir et pour savoir si ça lui disait qu'on se voie à la boite avant que lui même n'aille faire son barman. Rendez vous fut pris pour vingt deux heure et je raccrochais quand mon fixe se mit à sonner. C'était mon patron qui m'appelait pour me dire qu'une de mes collègues était malade et qu'elle ne viendrait pas ce soir. J'allais donc devoir la remplacer. Cela ne me mit pas de bonne humeur car ce soir, c'était une danse particulière comme il s'agissait d'un enterrement de vie de garçon. Etrange de dire cela quand on sait que l'on est tous mort ici... Enfin, s'il voulait se faire passer la corde au cou, c'était son problème. Le mien, c'était que j'étais en congé jusqu'à dimanche soir et que je refusais d'aller travailler. Enfin, le boss me fit craquer et j'avais donc rendez vous à vingt et une heure à la boite pour revoir la soirée qui ne commencerait que vers vingt deux heures trente.
J'avais raccroché en soupirant, me demandant ce que je serais capable de faire pour garder ce boulot, le seul que j'avais été capable de trouver ici malgré mon diplôme de psycho et mes années au FBI. Mais maintenant que j'étais tombé aussi bas dans l'échelle sociale, il n'y aurait qu'un miracle pour me sortir de cette misère. A vingt et une heure, j'étais donc dans la boite de strip tease. J'avais totalement oublié que j'avais donné rendez vous à Isaac à vingt deux heures ici même. La boite de strip tease proposait également un bar et en y allant juste pour boire un coup, je n'aurais pas dévoilé à Isaac que j'étais strip teaseuse, moi qui avait eu une bonne situation sociale en étant profiler au FBI. C'est pourquoi je tombais dés nues en le voyant arriver avec un peu d'avance à notre rendez vous. Les répétitions étaient terminées et je pus prendre quarante minutes de pause avant que la vraie fête ne commence. J'allais dans les coulisses pour m'habiller décemment, parce que bon une minie jupe qui ne cache rien du string que vous portiez et une simple brassière en guise de haut, cela faisait très vulgaire. Une fois rhabillée, je pus aller jusqu'au bar où se trouvait Isaac.
"Salut Isaac..."
Je n'osais pas trop regarder le jeune homme dans les yeux. C'était une telle honte pour moi de devoir faire ce métier même si je n'en montrais rien aux autres car j'étais censée être une garce. Mais avec Isaac, je n'avais pas besoin de jouer la comédie. Déjà parce qu'il connaissait la Lusitania qui se trouvait sous l'apparente garce et puis, c'était un ami. Et on ne joue pas la comédie avec un ami. Je commandais un mojito au barman avant d'enfin fixer Isaac.
Isaac M.-B. Rodriguez
† LittleBloody †
Deuils : 39Enterré le : 07/08/2014Job : Barman au Cross Fire
Sujet: Re: Let me dance, baby. Isaac Lun 11 Aoû - 21:34
Hilton Valley ; Dark Paradise ◈ Isaac Rodriguez & Lusitania Wendel
a nuit de travail avait été longue, celle de repos courte. Cinq heures de sommeil et basta. Se lever à midi, c'était vraiment bien, en étant rentré vers sept heures. Eh ouais, le temps que la boîte ferme, de remettre les choses un peu en place et de rentrer à pattes chez moi, ça faisait bien ça comme horaire pour se glisser avec délice sous ma couette. Des fois, je peux vous le jurer, mon lit était la chose que je préférais au monde. A sept heures, après avoir fait un gentil vingt-deux heures trente - cinq heures trente, je n'avais qu'un seul allié ; mon plumard. Et autant vous dire qu'une fois enfoncé sous ma couette, vous n'aviez pas le temps de compter jusqu'à trois que Morphée m'avait déjà enveloppé de ses bras pour m'enfoncer dans le sommeil. En somme, mes journées me fatiguaient, physiquement surtout, et il ne fallait pas trop me bercer.
H
eureusement que peu d'heures de sommeil me suffisaient pour être en forme tout au long de la journée... Et de la soirée de travail, aussi. Ce soir, ce serait vingt-trois heures - six heures, sûrement. Vingt-trois heures sûr. J'aimais plutôt bien mon métier, mais les horaires étaient parfois un peu contraignants. Imaginez les soirées entre amis que je ne pouvais pas me faire... Ah oui, non, j'oubliais. Je n'avais pas d'amis, ici. Enfin, presque, et la seule amie que je comptais travaillait aussi la nuit. C'était arrangeant, mais ça me laissait amère quant au fait que, mes amis, je ne pouvais que les surveiller dans mes sombres quartiers de cœur en espérant qu'ils ne me rejoignent que le plus tard possible. Le passage d'en bas à ici n'était quand même pas spécialement agréable, de manière générale... Et après, une fois qu'ils étaient ici, ils n'avaient plus le droit à l'erreur... Pas de troisième chance. Plus de possibilité de se rater sans dommages irréversibles.
B
ref, heureusement qu'en théorie, mes idées étaient beaucoup moins sombres et qu'une fois un petit déjeuner avalé à midi passé, j'étais parti, en jogging noir et tee-shirt tee-shirt blanc, courir un peu. Il ne fallait pas trop que j'oublie de prendre soin de mon corps. Je n'étais pas vraiment un mec bodybuildé super épais, mais j'étais tout en muscles nerveux et ça s'entretenait, parce que même mort, si notre apparence, au niveau de l'âge, ne changeait plus, les prises et pertes de poids, visiblement, nous y étions toujours sujets, y compris les cheveux qui poussent. Hum, juste de quoi me faire songer qu'il faudrait que je pense à l'occasion de passer chez le coiffeur, histoire de ne pas attendre la fin du monde capillaire avant de me motiver à bouger. Mouaip, à penser dans les semaines prochaines.
F
inalement, rendez-vous était pris avec Lusitania - que je me faisais un plus que malin plaisir de n'appeler que Jessica, par esprit taquin - du côté de là où elle vivait avant que je ne prenne moi-même mon poste. Je devrais être au Dark Paradise, sur Hilton Valley, pour vingt-deux heures, puis au Cross Fire, sur Sunset Avenue, pour vingt-trois heures, tiré à quatre épingles pour prendre mon poste de barman. J'avais donc encore du temps pour moi. En rentrant à dix-neuf heures, je me contentai d'enlever mon tee-shirt et de passer par la salle de bain pour éponger ma sueur. Il faudrait, de toute façon, que je repasse par la case douche après le repas, parce que la tenue de travail odeur graillon, c'était assez moyen. Autant ne prendre qu'une seule douche et passer aux fourneaux. Voyons voir... Ah, voilà. Des pâtes et un blanc de poulet. Rapide, efficace, inratable pour un sous-doué en cuisine dans mon genre. L'œuf était plus simple à rater, à vrai dire.
V
oilà un repas pris relativement rapidement, avant de passer par la case salle de bain. Douche tiède pour ne pas étouffer, avec lavage des cheveux en prime. Je pris le temps de me délasser sous l'eau tiède, appréciant de sentir le jet couler le long de mon échine. Des sensations familières, les même que lorsque j'étais vivant, enfin vraiment vivant, voilà ce qui m'apaisait lorsque mes veines brûlaient d'un violent désir de vengeance, comme ça m'arrivait là. Je finis par couper le jet d'eau et sortir de la douche, enroulant une serviette autour de ma taille et ébouriffant juste rapidement mes cheveux. Je pris le temps de me raser avant de me sécher et de m'habiller. Pour le travail, il y avait un minimum d'attentes vestimentaires. J'étais barman, et je représentais en partie l'établissement. Alors même si je n'étais pas attendu en smocking noir et nœud papillon, il fallait que je fasse un minimum d'effort. C'était donc jean noir et une chemise blanche. J trouvais ça extrêmement guindé, mais ma fois, j'évitais au moins les boutons de manchette et la cravate.
L
à, voilà. J'étais prêt à aller à mon rendez-vous et aussi au travail. J'attrapais donc mon portable, que je glissais dans une poche arrière de mon pantalon, mes papiers, que je glissais dans l'autre poche arrière, et mes clés, pour quitter mon appartement. Je me mis en route pour Hilton Valley, marchant à mon rythme, le nez en l'air, en évitant avec soin de croiser le regard des passants. J'arrivais finalement avec un peu d'avance au Dark Paradise, déjà ouvert et pas très sélect à l'entrée, et je m'engouffrais d'ailleurs sans attendre dans l'édifice. Pour accéder au bar, il fallait passer par la salle de strip-tease. Bon, d'ailleurs, ça n'était pas vraiment mon truc, ça, mais je ne pus m'empêcher de jeter un œil pour voir... Lusitania sur la scène. Mon regard chocolat croisa le sien, et je me voulus aussi neutre que possible. C'était mieux de cacher ce que je ressentais à chaud. Je ne m'attardais pas sur le spectacle, me coulant plutôt vers le bar, un peu en retrait. Puisque je travaillerais ce soir, je commandais une bière. Hors de question d'arriver avec le moindre signe d'alcool dans le sang, sinon j'allais me faire allumer par le patron.
F
inalement, Lusitania arriva près de moi et je lui servis un sourire sincère et amical. J'avais digéré le fait d'apprendre son métier comme ça. Après tout, je ne pouvais pas lui faire le speech « entre amis on se dit tout » et tout le bataclan, parce qu'à dire vrai, elle ne savait que le minimum sur moi, sur mon passé. J'avais déconné et j'avais payé, en gros, c'était ce qu'elle savait. Elle ne savait rien de mes parents, mes oncles, tantes, cousins, cousines, grands-parents, elle ne savait rien non plus de Clara et de Chloé, de Gwen, de Maxime, de Jérémy. Elle pouvait elle aussi avoir ses secrets, après tout. je ne pouvais pas la blâmer, et puis c'était sa vie, après tout, et même en bon ami protecteur que j'étais, je ne pouvais pas la protéger de ses propres choix. Par contre, le fait qu'elle m'évite du regard me blessait, et mes blessures d'ego étaient vraiment de très vilaines choses qui avaient tendance à attiser le brasier de mon sang. J'étais sanguin, avec un sang brûlant, et à certaines occasions, c'était réellement dangereux.
« Salut, Jessica. »
M
a voix était restée calme et plutôt avenante, même si j'avais l'impression de ne pas savoir sur quel pied danser et que ça me tapait très vite sur les nerfs, ce genre d'impressions. Mon regard était posé sur elle, vide de tout jugement, de toute animosité. Je la regardais comme je l'avais toujours regardé ; du calme, de la décontraction, un pétillement de bonne humeur dans le regard. Finalement, lorsque son regard se fixa sur le mien, un sourire satisfait étira mes lèvres et je bus une gorgée de ma bière pour prendre un air un peu plus détaché. Je passais une main dans mes cheveux encore à peine humides.
« J'ai eu peur que tu joues à éviter mon regard toute la soirée. Ça va ? »
J
'essayais d'être à deux cents pour cent détaché, mais ça sonnait faux. Je voyais bien que ça n'allait pas, je n'étais ni bête ni aveugle, ne vous en déplaise, mais d'un autre côté, c'était sûrement en la forçant soit à me mentir soit à me dire ce qui n'allait pas qui j'allais connaître la vérité, car, de toute façon, si jamais elle me mentait, je mettais les pieds dans le plat. J'espérais juste qu'elle avait mauvaise mine parce que j'étais tombé les deux pieds devant dans un secret théoriquement bien gardé, et pas parce qu'elle avait une mauvaise nouvelle... Après tout, en temps qu'ami, je pouvais l'aider à rester en confiance, ce n'était pas parce que je connaissais son travail que ma vision d'elle changerait... Mais j'avais beaucoup moins d'impact si quelqu'un qu'elle connaissait était en mauvaise posture, ou si elle était en vraiment mauvaise posture, puisqu'ici je n'étais rien ni personne. Cette pensée me fit froncer légèrement les sourcils en pinçant un peu les lèvres, mais je repris une gorgée de bière pour garder contenance.
Dernière édition par Isaac M.-B. Rodriguez le Mar 26 Aoû - 18:28, édité 1 fois
Lusitania J. Wendel
Queen of Heart
Deuils : 109Enterré le : 06/08/2014Job : Strip Teaseuse à Dark Paradise
Sujet: Re: Let me dance, baby. Isaac Jeu 14 Aoû - 9:39
Dark Paradise ◈ Lusitania Wendel & Isaac Rodriguez
Vous me croyez si je vous disais que je ne savais plus trop où me mettre? Alors que j'étais sur scène, Isaac était arrivé et j'avais croisé son regard. Cela ne me plaisait pas... Non pas que j'avais honte mais... Si j'avais honte. Avoir un diplôme de psychologie, trois années de loyaux services au sein du FBI, dans le très célèbre équipe de profiler et être obligé de se déshabillé pour faire du fric et payer le loyer, ce n'était pas glorieux. Mais la police de The City était encore très machiste et je m'étais faite rire au nez quand j'avais voulu rejoindre leur rang. Un très mauvais moment passé, où, pendant cinq mois, j'avais fait les cabinets de psychologue et où je m'étais faite également envoyer bouler parce que je n'avais jamais bossé comme psychologue pendant les années de ma vie. Et je m'étais retrouvé à aller demander l’aumône à une boite de strip tease. Heureusement que ce n'était pas une boite de prostitution sinon, j'aurais été encore plus rabaissée. Mais déjà, la boite de strip, c'était la base de l'échelle sociale, s'il y en avait une à The City.
Repassant par les coulisses, j'entendais les filles parler de ce pingouin qui était arrivé. Prenant la défense d'Isaac, j'eus droit aux éternelles gamineries de mes collègues qui se mirent à chanter que j'étais amoureuse du pingouin. Les remballant une à une, je pensais à cette salope de Cendrillon. Partie de rien, elle était devenue princesse. Mais il n'y avait que dans les contes de fées qu'une telle chose pouvait arriver. Faut pas se leurrer. Ce genre de chose n'arrive déjà pas dans la vie, alors dans la mort... Bref, une fois rhabillée, je pus rejoindre Isaac qui m'attendait au bar. Je mis un certains temps à croiser son regard, de peur d'y lire quoi que se soit comme un jugement ou un dégoût. Ce que je pouvais comprendre. Après tout, c'était ce que je ressentais moi même sauf que je n'en montrais rien. Je ne voulais pas perdre cet appartement ni même le métier qui m'aidait à payer mon loyer. Je n'étais que peu payé et les pourboires des clients, cela n'aidait pas à payer le loyer. Mon patron m'avait plus d'une fois demandé si je ne voulais pas passé sur le trottoir car ses prostituées se faisaient plus d'argent que moi mais j'avais toujours refusé, je n'étais pas une pute. Sauf que le loyer n'allait pas tarder à augmenter comme souvent à The City, même dans le très pourrie Hilton Valley, et les salaires, eux, n'augmentaient pas. Vous voyez donc ce que je veux dire, n'est ce pas? J'eus un demi sourire quand Isaac me demanda si j'avais prévue d'éviter son regard toute la soirée.
"Non, ne t'inquiètes pas. C'est juste qu'il faut passer le choc de savoir que tu as vu ce que tu ne devais pas voir. C'est tout."
Il me demanda ensuite comment j'allais. Difficile à dire. Enfin, j'allais bien mais ce train de vie commençait à me déprimer. enfin, pas déprimer dans le sens dépression mais déprimer dans le sens où je croisais de temps en temps des hommes riches parmi les clients. Des hommes qui avaient tout pour être heureux, une femme, des enfants et une grande maison avec très certainement un chien. Et ils venaient se repaître de la misère humaine. En laissant certainement le moins de pourboires possible, voire pas de pourboires. Je faisais plus aller qu'autre chose mais je donnais l'impression que tout allait bien. Parce qu'il y avait bien pire que moi. J'avais un toit et un travail, certaines personnes n'avaient rien de cela. Commandant donc un Mojito, je haussais les épaules.
"Oh tu sais, ça pourrait être pire. Je ne me plains pas. Et toi, comment ça va?"